OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 L’Inde (dé)connectée http://owni.fr/2012/10/19/inde-deconnectee/ http://owni.fr/2012/10/19/inde-deconnectee/#comments Fri, 19 Oct 2012 15:50:53 +0000 Sylvain Lapoix http://owni.fr/?p=122952

Au départ, ce papier devait parler de train en Inde. Plus précisément, de l’initiative de la compagnie ferroviaire nationale indienne de publier une carte de temps réel du mouvement des trains à travers le sous-continent sous forme de Google Maps. Le tout agrémenté d’une évaluation en temps réel de la ponctualité sur le réseau.

Mais la question est vite venue au sein du Pôle “data” de savoir : à qui profite la carte ? Bien que dépouillée, l’application demande tout de même le chargement de Google Maps et des mises à jour en temps réel, sans compter les fenêtres d’info qui se déploient à chaque locomotive cliquée.

Portrait schizophrénique

Si l’Inde jouit sous nos climats d’une image de pays en plein boom technologique, les statistiques publiques reflètent une autre image. Par exemple, Les comptes de la Banque mondiale indiquent pour 2011 que 10,1% seulement des Indiens étaient des usagers d’Internet, contre 38,4% en Chine.

Data from World Bank

Le portail de la statistique publique indienne (Mospi) offre un aperçu bien plus fin de l’accès au web dans le pays. Une étude sur la consommation des Indiens portant sur les années 2009-2010 peint un portrait schizophrénique de ce pays : une face rutilante et équipée d’urbains et une majorité diffuse et déconnectée de ruraux.

Le recensement 2011 souligne l’importance de cette partition : à côté des zones fortement urbanisées comme Delhi (97,5% de ville), Chandigharh (97,25%) ou Lakshadweep (78,8%), la majeure partie de la population vit à la campagne. Avec 68,84% de ruraux, la dernière enquête répertoriait plus de 833 millions d’habitants hors les villes, coupés, pour la plupart, des infrastructures de communication modernes. Plus que la population totale de l’Europe – états hors Union européenne et Russie compris.

En croisant les deux données, nous avons cartographié la fracture numérique indienne (voir ci-dessous) : en rouge les états dont le taux d’accès en zone rurale est inférieur à dix pour mille foyer (soit inférieur à 1%), en jaune ceux dont l’accès est supérieur à 1% mais inférieur à 5% et en vert ceux dont l’accès est supérieur à 5% de la population. Sur les 35 états et districts de la fédération indienne, seuls six dépassent la zone rouge, pour une population totale de 44,5 millions d’Indiens. Les 29 autres comptent pour 1,165 milliards d’habitants. La moyenne nationale d’accès en zone rurale s’établissant pour 2009-2010 à 0,35% des foyers.

Prisme mobile déformant

Le potentiel commercial de ce milliard et quelques habitants pousse cependant de nombreuses sociétés à ignorer ce fossé numérique. L’une des méthodes utilisées consiste notamment à se concentrer non pas sur l’accès domestique mais sur l’accès mobile.

Une étude Ipsos commandée par Google et la Mobile Marketing Association assurait ainsi que les Indiens dépassaient les Américains dans l’Internet mobile. Le chiffre avancé de 76% d’usagers mobiles indiens utilisant les réseaux sociaux contre 56% des Américains ne portait cependant que sur les détenteurs de téléphone mobile.

Une première réserve porte sur le fait que l’accès fixe à l’Internet (comme le montre notre carte ci-dessus) reste marginale en Inde. L’étude consommation des ménages de l’institut de la statistique publique indienne relève néanmoins une consommation mobile très développée en zone rurale : l’achat de téléphone mobile concernait 69 foyers sur 1000 contre 1 sur 1000 pour les téléphones fixes et les recharges de mobile plus de la moitié des foyers interrogés (536 pour 1000) ! À titre de comparaison, l’achat de mobile concernait en zone urbaine 78 foyers pour 1000, soit moins de 1% de plus qu’à la campagne, et celle de recharges 818.

Une nuance de taille intervient cependant dans ces statistiques : celle de la dépense. En campagne, les dépenses mensuelles liées aux téléphones mobiles sont évaluées à 1,8 roupie par mois (1,4 centime d’euro) et 18,93 roupies (25 centimes) de recharge contre 55,58 roupies en ville pour les recharges (78 centimes) et 3,94 roupies en appareil (4,3 centimes).

Le site GeneratedContent.org se penchait récemment sur la façon dont la majeure partie du monde reçoit l’Internet mobile. Une étude datant de 2011 plaçait en tête des téléphones mobiles les plus utilisés dans le monde le Nokia 3150 Xpress Music, modeste dalle commercialisée depuis février 2009 par le constructeur finlandais. Avec ses 320 pixels de hauteur et 240 pixels de largeur connectés en WAP 2.0, cette antiquité aussi tactile qu’un Minitel reste à ce jour le téléphone le plus courant dans la plupart des pays d’Afrique (notamment en Egypte et en Afrique du Sud) ainsi qu’en Thaïlande et en Chine.

N’en déplaise à la ronflante étude Ipsos, l’Inde ne turbine pas la 3G à coup de Samsung Galaxy ou d’iPhone. Le téléphone le plus courant y est le Nokia X2 01 (également leader en Indonésie) dont les caractéristiques s’avèrent un peu meilleures que celle du 3150. Equipé en 3G (mais pas en Wi-Fi), le téléphone affiche sur un écran 320×240 pixels une densité de 167 pixels par image en QVGA pour une diagonale de 2,4 pouces. A titre de comparaison, l’iPhone 5 affiche en 4 pouces 1136×640 pixels.

Un commentaire au billet mentionné ci-dessus évoque une situation où la vision eurocentrée de l’accès à Internet a joué des tours aux meilleures volontés :

Il y a trois mois, j’ai déménagé en Afrique du Sud pour développer une application de réponse d’urgence. Dans un premier temps, j’ai pensé développer une application pour Android mais après quelques mois, j’ai réalisé que personne ne pouvait se payer ces téléphones. J’ai vite pris conscience de la popularité des Nokia et j’ai orienté mon application pour qu’elle soit compatible avec le X2-01.

Une réflexion valable pour les humanitaires comme pour les pouvoirs publics. Dans des pays dont l’accès mobile se résume à un écran de 2,4 pouces en 320×240, toute initiative d’Open Data inaccessible en Edge est vouée à rester un gadget dont ne se réjouiront que les pays où les appareils d’Apple et Samsung sont abordables jusque dans les zones rurales.

Le seul soulagement des pays mal équipés étant de fabriquer les téléphones mobiles haut de gamme à bas prix.


Photo par CGIARClimate [CC-byncsa]

La carte reprend les icones Rural designée par Evan Caughey et City designée par Inna Belenky, tous deux repérés en CC BY NC sur l’excellent site The Noun Project, recommandé par notre cher Cédric Audinot /-)


Nos données

Inde : accès à Internet des populations rurales et urbaines (Google Docs)

Sur le site officiel du ministère de la statistique du gouvernement fédéral indien (Mospi), les données sur les biens de consommation (dont les téléphones mobiles) sont à retrouver dans l’étude “Indicateurs clefs des dépenses des ménages indiens 2009-2010″ (PDF), publiée en juillet 2011 par le National Sample Survey Office du ministère Indien de la statistique.

Les données sur la connexion à Internet sont compilées dans l’étude “Niveau et schéma de consommation 2009-2010″ (PDF), publiée par le même organisme en décembre 2011.

Les données du recensement 2011 de l’Etat fédéral indien sont à télécharger en PDF ou en XLS sur le site dédié (interface Flash).

Les données de la Banque mondiale sur l’accès à Internet dans le monde sont à télécharger en XLS ou en XML sur l’excellent portail data de cette institution.

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“Tourner l’apathie citoyenne actuelle en activisme citoyen” http://owni.fr/2010/04/17/tourner-l%e2%80%99apathie-citoyenne-actuelle-en-activisme-citoyen/ http://owni.fr/2010/04/17/tourner-l%e2%80%99apathie-citoyenne-actuelle-en-activisme-citoyen/#comments Sat, 17 Apr 2010 09:50:58 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=12367

Image CC Flick m-c

Nous avons demandé à deux spécialistes de la formation aux médias de réagir au billet d’Andreas Kluth sur la non-crise des médias. Entretien avec Divina Frau-Meigs, sociologue des médias, professeur à l’université Paris 3 Sorbonne, directrice du master pro “ingénierie de la formation à distance et de l’éducation aux médias”.

Andreas Kluth estime qu’il n’y a pas de crise de l’information car nous n’avons jamais été aussi bien informés. Partagez-vous son point de vue ?

En partie seulement, surtout si information veut dire « actualité », ce qui semble être l’angle de vue d’Andreas Kluth. L’accès à l’actualité s’est démocratisé pour ceux qui sont équipés intellectuellement et technologiquement, les info-riches. Ceux qui étaient informés par les moyens traditionnels ont transféré certaines compétences et moyens en ligne et les optimisent grâce à des outils de plus en plus conviviaux et des bases de données et sources de plus en plus plurielles. Cela ne résout pas la fracture numérique alignée sur les fractures économiques, sociales et culturelles. Cela ne résout pas le problème des info-précaires, qui sont issus de milieux défavorisés, dont certaines catégories de la classe moyenne (personnes âgées, handicapés,…). Le pouvoir-faire des élites et intellectuels se creuse par rapport au savoir-faire d’une grande majorité de personnes en situation de précarité informationnelle et les « gratuits » ne sont pas la solution car l’actualité qui est diffusée est appauvrie, squelettique et à long terme inutilisable. Dévaloriser le travail sur l’actualité n’est pas vraiment rendre service aux plus pauvres, qui sont souvent dépendants d’une seule source d’information.

Le problème vient aussi de l’information comme « presse » et de la profession du journalisme, qui, eux, sont en crise. Cette crise est en fait le signe d’une mutation durable et incontournable, celle de la 3e révolution industrielle dans laquelle nous sommes, le « cybérisme » comme je l’appelle pour marquer sa rupture avec le post-modernisme et la modernité tardive : avec le web 2.0 et ses générations à venir, liées à la norme IPV6, les activités en ligne sont désormais en amont des activités hors ligne et où la chaîne de fabrication de l’actualité est durablement modifiée : les coûts de production, reproduction et diffusion sont très bas. La profession peut y gagner pour ses pratiques, en travaillant sur l’enquête, l’agrégation de documents, la profondeur d’analyse, si seulement elle s’en donne les moyens.

Là où je ne suis pas du tout d’accord avec Andreas Kluth, c’est sur l’idée que l’on peut se passer des journalistes. C’est une fonction sociale en mutation, mais qui répond à trois besoins cognitifs qui ne sont pas près de disparaître : la surveillance de l’environnement, le traitement de l’événement et l’aide à la résolution de problèmes. Même si potentiellement tout le monde peut être journaliste, et contribuer à l’information sur des sites, des blogs, etc., la plupart des citoyens n’a pas le temps, tout simplement de faire cette veille, cette corrélation d’information, ce suivi d’enquête qui caractérise la profession dans ses missions les plus nobles. Celle-ci doit en retour devenir plus humble qu’elle ne l’a été dans le passé, se substituant souvent à l’opinion publique et manipulant le pluralisme des idées. Ce n’est pas plus mal que la crise actuelle remette les pendules à l’heure à ce sujet : au journaliste d’informer, au citoyen de délibérer et de se faire une opinion, avec l’option supplémentaire de pouvoir la partager en-ligne…

Image CC Flickr GeekMom Heather

Comment former à s’informer dans le nouvel environnement médiatique issu de l’expansion du web, et en particulier les réseaux sociaux ?
La solution unique n’existe pas et il faut découpler la formation formelle à l’école, qui affecte les jeunes, de la formation tout au long de la vie, qui affecte les adultes.

Pour les jeunes et l’accès à l’éducation aux médias du numérique, un Brevet informatique et Internet (B2i) existe bien sur le papier, mais l’éducation doit jouer son rôle en mettant sur pied un programme plus ambitieux pour que les compétences électroniques et les répertoires d’actions y attenants soient bien maitrisés par les jeunes. Ces derniers font illusion avec le clavardage tant qu’il s’agit de social ou de relationnel mais dès qu’il s’agit de produire du contenu et de le maîtriser dans sa complexité, nous entrons dans un autre domaine de compétences. Je milite pour une éducation aux médias et à la culture informationnelle “à la française”, qui prenne en compte trois dimensions souvent présentées comme incompatibles et en concurrence dans les modèles en circulation actuellement : la dimension protectionniste (il existe des contenus et comportements à risque qu’il faut critiquer), la dimension patrimoniale (il existe des contenus historiques, culturels à recycler, diffuser, s’approprier) et la dimension participative (il existe des contenus à créer, mixer, mettre en commun,…).

Pour développer les compétences cognitives de décodage et de recodage des dispositifs de représentation et de médiation des médias, je parle souvent des 7 « C » ou Compétences de base de l’éducation aux médias : Compréhension, Critique, Créativité, Consommation, Citoyenneté, Communication inter-culturelle et Conflit. Ces 7 « C » réintroduisent de la valeur dans l’éducation tout comme dans les médias, ainsi que des valeurs, pour beaucoup d’entre elles héritées des Droits de l’homme. Elles peuvent servir de cadrage cognitif socialisé pour former les jeunes à la démocratie. Les 7 « C » peuvent modifier le comportement à l’égard des médias et des autres, en sensibilisant au respect, à la tolérance mutuelle, à la responsabilité, à la dignité, au bien commun. Elles recèlent le potentiel de tourner l’apathie citoyenne actuelle en activisme citoyen, à mesure que les jeunes deviennent des producteurs et des créateurs de contenus sur les réseaux numériques.

Mais le cybérisme induit des accélérations de comportements qui imposent d’accompagner les 7 « C » de tout un répertoire de stratégies complémentaires qui peuvent transformer chaque événement de communication en un événement d’apprentissage, tant dans l’environnement formel de l’école que hors les murs : le jeu (résolution de problèmes), la simulation (modèles dynamiques de processus applicables au monde réel), l’agrégation de contenus (expression d’identités alternatives), l’échantillonnage (remixage des produits médiatiques), la multi-modalisation (interaction entre divers médias et diverses options au sein d’un même support), la mise en commun de ressources (intelligence distribuée par agrégats de savoirs finalisés), la navigation transmédias (contrôle sur l’information et création de nouveaux contenus), le réseautage (recherche et distribution de l’information) et enfin la coordination pair-à-pair (procédés alternatifs et solutions innovantes).

Ces compétences supplémentaires, ces stratégies d’actions en fait, viennent renforcer l’alphabétisation traditionnelle. Si on sait chercher, si on trouve et si on sait lire alors il a accès à la maitrise, voire à une appropriation enrichie. Beaucoup de gens restent au niveau basique et ne savent pas s’approprier les différentes modalités complexes de certains outils. On note une vraie fracture au niveau des e-compétences avec des attitudes qui peuvent aller d’un sentiment d’infériorité à un sentiment d’aliénation, l’impression d’une exclusion par l’usage des savoirs. C’est extrêmement porteur de malaise et d’inégalité profonde face à la culture et à l’expression.

Pour les adultes, la solution de préparation tout au long de la vie se trouve dans les partenariats avec d’autres acteurs sociaux qui sont partie prenante des systèmes médiatiques, pour partager plus équitablement et efficacement les responsabilités éthiques et politiques. Ces alliances n’impliquent pas que les fonctions des uns et des autres soient remises en cause : à l’école de transmettre, à l’artiste de créer, au réseau de télévision de diffuser. Elles supposent cependant un minimum de dialogue qui n’existe que de manière sporadique pour le moment. Ces acteurs peuvent être de divers types : les professionnels eux-mêmes dans le cas du journalisme, les collectivités locales qui peuvent promouvoir des espaces de formation comme les centres communautaires, les médiathèques, etc., les décideurs et animateurs des télévisions de service public (locales, régionales, nationales, transnationales), les pourvoyeurs de contenus et de services en ligne, —la technologie pouvant venir à la rescousse, par l’interactivité avec les autres supports complémentaires (site Internet, web TV,…).

Photo CC Flickr kmevans

Pour ma part, je préconise aussi des « e-scouades » des groupes d’intervention numérique rapides et mobiles : on envoie des jeunes, chômeurs ou inactifs, chez les personnes âgées. Cela pourrait être financé par un petit prélèvement chez les câblo-opérateurs et autres fournisseurs d’accès (comme aux États-Unis, où ce système s’appelle le « e-rate »).

Pour les jeunes comme pour les adultes, le but ultime est bien d’atteindre le seuil de la maîtrise des contenus et des médiations et non pas seulement de l’accès, pour un accès à l’usage et aux opportunités réelles rendus possibles par le cybérisme. C’est là que l’on atteint l’accès profitable, ou encore soutenable, quand l’accès à l’usage supplante l’accès à l’offre pour produire un véritable changement, au bénéfice de la personne et la collectivité.

Certains publics sont moins avantagés que d’autres : qui sont-ils et comment les accompagner ?

Les info-précaires, voire les « info-pauvres », se trouvent distribués dans certaines poches du territoire (zones rurales, certaines banlieues) et dans certains groupes fragilisés, comme les sont les personnes âgées, les minorités ethniques, les personnes handicapées, ou encore les chômeurs.

Photo CC Flickr USDAgov

Photo CC Flickr USDAgov

Cette population info-précaire n’a pas les mêmes besoins que les jeunes. La situation réelle de la personne adulte est un des paramètres indispensables à une maîtrise profitable et motivée. Des chercheurs américains ont dressé une liste d’une dizaine de sphères dans lesquelles les gens ont besoin d’information sous peine de tomber dans l’info-pauvreté. Ces sphères sont connues : la première est la santé, une bonne santé permettant un fonctionnement de base pour continuer à faire tout le reste. C’est une évidence : quand on possède l’info sur le cancer, sur le SIDA, sur l’obésité, on peut améliorer ses conditions de vie. Les autres sphères les plus utiles sont le logement, l’emploi, l’assistance sociale (les systèmes d’aide), l’éducation, le droit, les transports, les loisirs et en dernier (du point de vue américain) la sphère politique. Ces sphères mobilisent les gens, elles créent chez eux la motivation pour aller chercher de l’information qui n’est plus une information de base mais spécialisée et ciblée sur les besoins.

Pour les accompagner, il faut partir du principe que nous ne savons pas quand le grand public va s’approprier tout ce qui est offert… Donnons-lui les moyens de le faire, organisons cette appropriation, par une information de service public de qualité. Elle ne peut se faire de manière intuitive seulement, sinon elle se fera de manière basique. Or, ce qu’il nous faut, c’est passer à des niveaux de compétence et de maitrise supplémentaires, enrichis, pour faire en sorte que les gens se rendent compte qu’ils ont besoin de l’information pour continuer à évoluer dans toutes les sphères de leur vie privée et professionnelle.

Quel investissement faut-il mettre et pour en retirer quel bénéfice ?

En ce moment l’investissement dans l’éducation aux médias est présenté comme une panacée, tant par les pouvoirs publics, les diffuseurs et pourvoyeurs de services que par les associations de terrain (éducateurs, parents,…). Beaucoup d’initiatives sont prises, notamment sous l’impulsion de la Directive Européenne Services de Médias Audiovisuels (l’ancienne TVSF) qui la préconise. Dans ce cadrage, l’investissement est néo-libéral et instrumentalise l’éducation aux médias dans une logique commerciale, qui autorise la baisse des systèmes de protection (des consommateurs, des jeunes, …), le désengagement de l’état, l’auto-régulation du secteur privé. C’est une forme de privatisation du risque de fracture numérique et d’individualisation de la formation, sous le terme porteur d’empouvoirement (empowerment). Ce type d’investissement est à court terme, et ne bénéficie, marginalement, qu’à une vision du public réduite à un ensemble de consommateurs dont le consentement sans sens critique est recherché. Le retour sur investissement démocratique et informationnel est très pauvre.

Un investissement démocratique et informationnel riche et durable, voire profitable, doit positionner l’éducation aux médias autrement, à partir des compétences et des répertoires de stratégies, qui redonne de la place tant à l’individu qu’au collectif, tout en insistant sur les rapports de pouvoir et de savoir, terriblement asymétriques et porteurs de clivages. L’association aux droits de l’homme et aux savoirs citoyens est indispensable : l’éducation à la citoyenneté, l’éducation à l’environnement, etc. me semblent pouvoir passer par les médias avec facilité, surtout si la valeur de service public des nouveaux réseaux du cybérisme est légitimée et instaurée, pour contre-balancer l’approche néo-libérale dérégulée.

De même qu’il faut réintroduire les valeurs des droits de l’homme dans l’éducation aux médias et à la culture informationnelle, il faut ré-introduire de la valeur dans l’information d’actualité. La gratuité est de ce point de vue là un piège qui a visé à détruire l’autonomie et l’indépendance de certaines rédactions critiques du néo-libéralisme car il est bien connu qu’une presse qui fonctionne par abonnement et pas seulement par publicité peut se permettre une ligne éditoriale relativement libre de pressions.

Certains pays sont-ils en avance dans ce domaine ?

Aucun pays n’a encore atteint le seuil de l’accès soutenable et durable, qui pour moi passe par une éducation aux médias qui transpose le motto républicain de Jules Ferry de l’école publique, libre et obligatoire en motto cybériste de l’école publique, ouverte, participative et éthique. Mais certains s’en approchent plus que d’autres. La France n’est pas mal placée, car toute la palette (protectionniste, patrimoniale et participative) existe, même si elle ne bénéficie pas d’une couverture nationale.

En Europe, d’autres pays y travaillent, avec des options spécifiques au lycée (Angleterre), des programmes qui parcourent tout le développement scolaire (Autriche). Ce qui me fait croire que l’on progressera c’est l’info-densité, la présence d’un maillage d’infrastructures et de ressources humaines bien formées pour créer une éducation aux médias et à la culture informationelle. Elle pourra produire des renforcements régionaux. Le pôle des 7/8 premiers pays de l’Union européenne est un axe fort, avec des échanges d’expérience en éducation aux médias, des transferts de perspectives (sur les compétences, les savoirs…). Autrement dit, plus on est “info-riche”, plus on est riche.

Dans le reste du monde, d’autres régions se cherchent des modèles originaux comme Hong Kong où l’éducation aux médias fait partie d’un pôle disciplinaire autour de « savoirs citoyens ». L’Amérique latine poursuit son modèle d’édu-communication, avec une perspective sociale qui intègre les fonctionnalités et les besoins des adultes, souvent au niveau des municipalités autonomes. L’Inde poursuit dans une direction identique. Les régions les plus en retard sont celles aussi de la fracture numérique, économique et sociale, à savoir le Moyen-Orient et l’Afrique…

La traduction du billet d’Andreas Kluth

Un autre point de vue sur ce billet, par Bruno Devauchelle

Le site de Divina Frau-Meigs : www.medias-matrices.net

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Portable : un mythe errant http://owni.fr/2010/04/12/portable-un-mythe-errant/ http://owni.fr/2010/04/12/portable-un-mythe-errant/#comments Mon, 12 Apr 2010 16:19:28 +0000 Vincent Truffy http://owni.fr/?p=12080

Photo CC Flickr teachandlearn

Dans un opuscule de 80 pages, Mythologie du portable, Laurence Allard démonte les récits tenus sur le téléphone mobile en montrant comment le discours misérabiliste cache souvent une idéologie néo-coloniale.

En 1957, les éditions du Seuil publiaient Mythologies, un recueil d’une cinquantaine d’articles dans lequel Roland Barthes montrait comment une époque construit son imaginaire à travers ses représentations des objets qu’elle fréquente. Des croisières sur le Batory, de prêches de Billy Graham au Vel’ d’Hiv, des poèmes de Minou Drouet, il ne reste plus grand-chose aujourd’hui, mais les Mythologies, elles-mêmes, sont devenues une façon de raconter la « doxa » – pour reprendre l’expression de Barthes, soit « l’opinion publique, l’esprit majoritaire, le consensus petit-bourgeois, la voix du naturel, la violence du préjugé ». L’ouvrage a laissé toute une postérité de sémiologues déconstruisant l’idéologie qui s’interpose devant le réel et s’y immisce jusqu’à le contaminer. Et plus récemment, par un détour américain, il s’est incarné dans la mode du « storytelling », manière de mise en récit systématique de l’action politique.

Dans une petite collection du Cavalier bleu qui ne cache pas son projet barthésien, « Mytho ! », Laurence Allard propose une Mythologie du portable. Elle y joue avec la méthode mythocritique sans s’y laisser prendre : « Le seul moyen d’échapper au récit qui fait écran au réel, c’est de lui opposer d’autres récits », explique-t-elle. Autrement dit de raconter cent anecdotes qui vont à l’encontre du discours tenu habituellement sur la technologie : une parole d’hommes adultes occidentaux pensant le progrès en termes de performances techniques.

Elle oppose à cette image largement diffusée l’hypothèse d’un « individualisme expressif » qu’accompagnerait, paradoxalement, une des formes les plus verrouillées de la technologie : le téléphone mobile. Car au-delà des contournements techniques que sont le «désimlockage» ou le «jailbreak», l’innovation passe largement par l’usage.

C’est la culture du transfert de fichiers (par carte SD ou par Bluetooth dans le cas du portable) qui permet l’émergence d’une «co-création» des œuvres par le choix et l’agrégation (constitution et diffusion de playlists). C’est la pratique du beeping. C’est la figure du téléphone à clapet qui protège physiquement l’intimité des communications. « Avec le téléphone portable, vous êtes vous-même. Nul ne répond à vos appels ou ne lit vos messages. Votre numéro est le vôtre », témoignait Anand Giridharadas, qui compare la révolution mobile en Inde à celle de la voiture dans l’Amérique des années 1950 : dans des logements exigus où l’on doit partager les chambres, où les portes sont ouvertes, le portable «diffuse le désir d’un espace à soi et d’une expression personnelle, non pas au mépris de la famille et de la tribu, mais au milieu de ce chaos».

C’est encore le « pouvoir de négociation inédit » que conférerait le portable aux femmes, selon plusieurs études, en leur permettant de s’éloigner de leur foyer dans les sociétés traditionnelles (tout en conservant une « laisse» virtuelle : le mari peut les appeler pour contrôler leur emploi du temps).

Laurence Allard remet en cause l’idée qu’il existerait une « fracture numérique » entre le Nord et le Sud, ces derniers attendant des premiers de recevoir le progrès technologique. Elle montre au contraire qu’avec près de 5 milliards d’abonnés, le téléphone mobile est la forme la plus répandue de la culture numérique, qu’il nécessite des infrastructures bien plus légères que les technologies qui l’ont précédé (pas de câblage, en particulier) et que, partant, il peut se répandre jusque dans les lieux les plus reculés. Avec des applications comme le mBankingle transfert d’argent par téléphone qui a permis, par exemple, une bancarisation rapide au Kenya et en Tanzanie par un opérateur téléphonique, Vodafone.

Car, finalement, l’idéologie véhiculée couramment dans tous les récits sur le téléphone portable postule comme une évidence la division du monde en deux, entre technophiles et technophobes, technoriches et technopauvres, techoasservis et technolibérés, et pose comme enjeu le recul des seconds au profit des premiers, dans le sens d’un progrès supposé. « C’est l’existence même d’une nouvelle frontière, entre pays développés et pays pauvres, entre humains et techniques, entre hommes et femmes, qu’il s’agit de déconstruire. »

Billet initialement publié sur Mediapart sous le titre “Mobiles: « Le discours sur la fracture numérique a masqué une autre géographie de la technique »”

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Le Numérique pour tous : ! ou ? http://owni.fr/2010/01/11/le-numerique-pour-tous-ou/ http://owni.fr/2010/01/11/le-numerique-pour-tous-ou/#comments Mon, 11 Jan 2010 19:57:13 +0000 Jean Michel Planche http://owni.fr/?p=6917 numeriquepourtous

Curieux qu’en France, nous en soyons encore à essayer de mobiliser tous les acteurs au travers d’un plan «Haut débit pour tous».

Curieux tant cela semblait acquis, grâce à l’offre pléthorique des opérateurs, suffisamment mature pour satisfaire la plupart des critères de ce nouveau label.

Curieux de devoir attendre 2012 pour remplir cet estimable et louable objectif.

Curieux que le Gouvernement, apte à montrer la voie, ne se contente que d’un commun dénominateur bas, en retard par rapport à la réalité de l’Internet d’aujourd’hui :

• une vitesse de réception, 200 fois inférieure à ce que l’on peut trouver dans la plupart des grandes villes,

• une vitesse d’émission à peine supérieure à ce que l’on avait il y a 15 ans (offre Oléane via Numéris),

• une connexion qui peut être tout simplement coupée au delà d’un volume d’échange qui peut être atteint en quelques jours !!!

En fait, à la lecture du cahier des charges du label, on a tout simplement l’impression de la promotion de services d’accès par satellite, d’aujourd’hui. Alors, pourquoi attendre 2012 ?

Pourquoi établir un commun dénominateur bas et risquer une France à deux vitesses, un nivellement vers le bas, par des technologies et un modèle économique mal adaptés aux enjeux de demain ?

N’allons-nous pas recommencer l’erreur d’essayer de transformer nos élus en VRP d’équipementiers qui aujourd’hui demanderont «le haut débit pour tous», comme hier ils ont pu souhaiter l’ADSL dans leur bureau ?

La technologie n’est qu’un moyen au service d’un but. ADSL, fibre, satellite peu importe, du moment que l’on a réellement la possibilité de voir se développer un Internet à haut débit, neutre et symétrique. Un Internet qui ne serait pas qu’un «média», mais bel et bien un réseau d’innovations, ouvert, permettant la participation et la création de valeur de tous.
Aujourd’hui, plus que jamais, il me semble nécessaire, sinon vital de s’engager dans un véritable plan numérique pour tous dont les trois points essentiels sont les suivants :

1/ une infrastructure et un Internet de qualité, neutre, symétrique et à très haut débit

2/ un souci constant de la qualité et de la performance

Il est étrange que ce label, n’exige aucun critère de qualité vraie, alors que la plupart des opérateurs dans le monde savent qu’il s’agit d’un avantage compétitif majeur et que même Bruxelles se penche sur le sujet.
Ce n’est pas parce que nous entrons dans un monde « numérique » que les problèmes de qualité sont réglés. La TNT en est le plus bel exemple. Recevoir en région un signal TNT correct n’implique pas obligatoirement de voir une image de bonne qualité. Si on n’y prête attention, nos territoires seront connectés avec n’importe quoi, n’importe comment et nous dépenserons beaucoup d’argent, le jour où il faudra refaire les choses correctement.

3/ une véritable éducation au numérique est indispensable

Gérard Berry, docteur, chercheur à l’Inria, responsable de la nouvelle chaire d’informatique et de sciences numériques au collège de France, le dit très justement :

« En France, quand on parle de fracture numérique, on se polarise sur la nécessité de rattraper le retard en tant que consommateur, alors que le véritable problème c’est rattraper le retard en tant que créateur. Cela commence par l’éducation, car être créateur, c’est un état mental : il faut d’abord comprendre les choses ».

—- fin de l’article ———–

Je précise que sur ce dernier point,je ne souhaite pas que tous nos concitoyens deviennent des informaticiens hors pairs. Non, le sujet est ailleurs. Il faut CREER DE LA CONSCIENCE en partageant la CONNAISSANCE que nous avons.
On ne peut pas fustiger quotidiennement l’Internet à la télévision, souvent à juste titre sur les exemples choisis et par ailleurs ne rien proposer de concret. La plupart des exemples donnés se soignent par de la CONNAISSANCE, non pas par un niveau de régulation supérieur, inadapté aux enjeux et dangereux pour le futur.

Madame Kosciusko-Morizet, bravo pour les 4,5 Mds d’€, mais ne soyez pas au numérique ce qu’André Maginot a été à notre défense nationale, il y a déjà bien longtemps. Le numérique n’est pas une mince affaire et nous sommes nombreux à compter sur vous.

Sinon, nous aurons perdu beaucoup de temps, d’argent et surtout d’opportunités.
Prenons le train du numérique avec aussi ses opportunités !

article écrit et paru dans Europe Parlementaire “la tribune des élus et des décideurs publics”, Janvier 2010

crédit photo : Nice matin

» Article initialement publié sur jmp.net (avec d’intéressantes précisions en commentaires) /-)

» Illustration de Une par Steve Rhode sur Flickr

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http://owni.fr/2010/01/11/le-numerique-pour-tous-ou/feed/ 1
FreeWifi pour tous! http://owni.fr/2009/05/28/freewifi-pour-tous/ http://owni.fr/2009/05/28/freewifi-pour-tous/#comments Thu, 28 May 2009 08:12:39 +0000 Agnès Maillard http://owni.fr/?p=1323 Il y a des jours, comme ça, où Internet me prend vraiment la gueule. Mais cela doit être de ma faute : quelle idée que d’aller habiter au cul des vaches, là où même La Poste et les pigeons voyageurs rechignent à passer!

Internet pour les bouseux, c’est juste usant à la longue : une connexion molle du genou, avec des décrochages intempestifs quand tu es au téléphone avec un client et un débit de poussin qui n’est pas sans te rappeler les heures glorieuses du réseau, quand on s’y connectait en RTC, c’est-à-dire via un modem gros comme une imprimante d’aujourd’hui, directement collé à la prise téléphonique. C’était l’Internet parfait pour cultiver l’art ultime de la patience, quand on pouvait cliquer sur un lien et aller pisser tranquille en attendant que la page s’affiche enfin.

À nous, les ND (Non Dégroupés pour les intimes, car Non Dégroupables, faute d’infrastructures entretenues ces dernières années), les joies des offres triple peine : connexion de merde, pas de TV intégrée et la même facture à la fin du mois que les copains dégroupés avec toutes les options au taquet. Et faut pas se plaindre : au moins, on a quelque chose! À 50m près, c’était Internet au lance-pierres, avec ravitaillement par les corbeaux!

Bref, on fait avec avec. Avec plus ou moins de bonheur, mais on fait avec. On ronge notre frein. On fait contre mauvaise fortune bon cœur. Et on a un ordinateur portable. Indispensable. Avec lequel on peut aller se connecter au bled à côté, avec ses 8 Mo de connexion descendante par beau temps avec le vent dans le dos. Les gars des villes ne peuvent pas comprendre le luxe que c’est : hop, un coup de bagnole, un coup de wifi et je peux enfin mettre à jour l’un de mes sites ou envoyer la grosse pièce jointe de 2 Mo qui restait désespérément coincée dans ma boîte d’envoi à la maison.
De la même manière, on fait avec quand la ligne FT est abattue par la tempête et que l’opérateur historique met 2 mois pour réparer. C’est la rançon de notre gloire : vivre avec assez d’espace pour ne pas se marcher sur les pieds, les yeux au ciel et le murmure du vent dans les arbres niché au creux de l’oreille. Le tout pour un loyer qui n’excède qu’à peine un peu le tiers de nos revenus.

L’Internet nomade, pour nous, c’est presque une seconde nature.

Alors imaginez ma joie sans partage lorsqu’est tombé le communiqué de Free sur l’ouverture de son réseau FreeWifi : des millions de hotspots, partout en France, rien que pour nous, les naufragés de la bande passante. Parce que quand on va dans une grande ville, c’est la fête au wifi : mon sniffeur clignote encore plus qu’un arbre de Noël boulevard Haussman à la belle saison! Il y a des bornes partout, 10, 20, 30, à portée d’antenne, avec des débits de fous furieux… sauf que tous les points d’accès sont verrouillés et que du coup, on ne peut même pas relever ses messages. Alors, forcément, le FreeWifi, c’est un peu le lot de consolation des ND en vadrouille, l’arche de Noé des naufragés de la fracture numérique, la petite compensation qui nous fera prendre notre mal en patience… encore un peu.

Et bien non!

Free vient tout juste d’annoncer l’ouverture du « plus grand réseau Wifi communautaire au monde » avec 3 millions de hotspots Wi-Fi au compteur. De fait, le FAI ouvre là son parc des Freebox ADSL v5 pour les transformer en points d’accès. En pratique, tous les abonnés ADSL dégroupés pourront profiter d’un accès internet gratuit à travers ces points d’accès dans les zones toujours dégroupées.

Le plus grand réseau Wifi communautaire du monde, on a le droit de le payer, pas d’y participer. Parce que nous autres, non dégroupés à notre corps défendant, nous avons des Freebox V4 dont le firmware n’a plus été mis à jour depuis la mort de Lucy et quand nous voulons accéder à l’interface de connexion, nous avons le droit à une fin de non recevoir de ce type :

Fon de non recevoir de FreeWifi pour les non dégroupés

Fin de non recevoir de FreeWifi pour les non dégroupés

Et là, je ne sais pas pourquoi, subitement, d’être non dégroupée, ça m’a sévèrement fait chier!
Dès que cette insolente petite page s’est affichée, j’ai balancé rageusement un mail plutôt énervé à l’assistance Free (parce que je ne suis ni assez riche, ni assez patiente et ni assez aimable pour me taper l’assistance téléphonique) et j’ai crée un groupe Facebook pour râler.

À mon avis, tout cela ne va encore servir à rien, mais, au moins, j’aurais eu la joie intense de gueuler comme un putois du fond de mon trou oublié de tous, même du Dieu du cyberespace!

Pour finir, petite note à l’usage des dégroupés : certes, vous vous en battez les steaks de nos problèmes d’hommes des cavernes de l’Internet à débit aléatoire, mais n’oubliez pas que cet été, c’est chez nous que vous allez débarquer en masse avec vos jolis netbooks tous neufs et que vous allez être sacrément surpris quand vous aller vous retrouver à jouer au FreeCell dans notre désert numérique!
À bon entendeur…

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http://owni.fr/2009/05/28/freewifi-pour-tous/feed/ 9