OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Fausses photos vintages http://owni.fr/2011/07/30/fausses-photos-vintages/ http://owni.fr/2011/07/30/fausses-photos-vintages/#comments Sat, 30 Jul 2011 08:59:07 +0000 Nathan Jurgenson http://owni.fr/?p=75022

Billet initialement publié sur CyborgOlogy et repéré par Owni.eu
Nathan Jurgenson, l’auteur de cet article, travaille sur une thèse concernant la documentation de la vie privée et les réseaux sociaux. Il a écrit cet essai en trois parties sur son blog Cyborgology.

Sauf mention contraire, tous les liens de l’article sont en anglais.

1e Partie : Instagram et Hipstamatic

L’hiver dernier, pendant une violente tempête de neige, mes comptes Facebook et Twitter ont été inondés de photos enneigées. Toutes partageaient un point commun (autre que la neige) : elles semblaient avoir été prises avec des Polaroid bon marché ou un appareil argentique, il y a 60 ans. Mais toutes avaient été prises récemment grâce à de nouvelles applications pour smartphone très populaires comme Hipstamatic et Instagram.

Les photos (comme celle ci-dessous) provoquaient immédiatement un sentiment de nostalgie et une sensation d’authenticité qui manque souvent aux photos numériques postées sur les réseaux sociaux. Les photos rétros et vintages ont récemment explosé. Grâce à ces applications, plus besoin de photoshop ou des ravages du temps pour poster une photo bien vieillie.

Dans cet essai, j’espère montrer comment les fausses photos vintages, en apparence banales, illustrent une tendance plus large dans les médias sociaux en général. La fausse photo vintage est au centre de cet essai mais sert surtout d’exemple pour illustrer une tendance plus large selon laquelle les médias sociaux nous forcent de plus en plus à voir notre présent comme un éventuel passé documenté. Mais un retour sur les origines technologiques du phénomène est requis avant de développer ce point.

Hipstamatic a été la première application très populaire à rendre les photos instantanément rétros. Instagram est encore plus puissante avec sa sélection de multiples « filtres », c’est-à-dire différents tons de vintage (quelques filtres pas vraiment vintages sont aussi disponibles). Instagram est aussi équipé d’une couche de réseaux sociaux qui permet aux utilisateurs de partager un flux de photos Instagram avec leurs « amis ». D’autres applications de photographie rétro sont aussi disponibles.

Pourquoi faire ces applications maintenant ? Entre autre chose, elles estompent les images (en particulier sur les bords), ajustent les contrastes et les teintes, saturent ou désaturent les couleurs, floutent des zones pour exagérer une profondeur de champs très courte, ajoutent un faux grain de pellicule, des éraflures et d’autres imperfections, etc. Et – c’est important pour le prochain post – les photos sont pensées pour ressembler à des tirages photos papiers. Beaucoup de nos flux Facebook, Tumblr, Twitter et autres hébergent désormais des fausses photos vintages les unes après les autres.

Pourquoi ces imitations vintages aujourd’hui ?

Cette tendance a été rendue possible grâce à l’essor des smartphones. Parce que la photographie depuis un smartphone est différente de la photographie numérique sur au moins 3 aspects : (1) vous êtes plus susceptible d’avoir constamment votre smartphone sur vous (parfois même en dormant) que votre appareil numérique compact ; (2) l’appareil photo du smartphone fait partie d’un puissant écosystème de logiciels informatiques, composé d’une série d’applications ; et (3) le smartphone est connecté à Internet de façons plus variées et plus souvent que les anciens appareils photo.

Les photos que vous prenez sont donc plus susceptibles d’être sociales (à l’opposé de la seule consommation personnelle) puisque l’appareil photo est maintenant toujours avec vous dans des événements sociaux et, surtout, puisque l’appareil est connecté au Web et existe dans le cadre d’une série d’autres applications sur votre smartphone qui sont souvent capables de délivrer du contenu à divers réseaux sociaux. Outre l’aspect social, les applications rendent l’utilisation de filtres sur vos photos beaucoup plus aisée qu’avec les appareils photo compact ou les logiciels d’éditions sur ordinateur.

Mais cet essai ne s’interroge pas sur la hausse de l’utilisation de la photographie sociale numérique, mais sur ces photos manipulées numériquement spécifiquement pour paraître vintage.

Pourquoi sommes-nous si nombreux à préfèrer prendre, partager et regarder des photos faussement vieillies ?

Est-ce en raison de la qualité de la photo ?

Peut-être, comme l’a noté un autre bloggeur, est-ce la piètre qualité des appareil photos de téléphones qui a mené à l’essor de l’imitation vintage. Peut-être les appareils photos de smartphones ont-ils tendance à produire des photos défraîchies qui deviennent plus intéressantes après être passées au filtre de l’imitation vintage ?

Les photographes savent depuis longtemps que, selon la situation, une photo qui a du grain peut être aussi bonne, voire meilleure, qu’un cliché techniquement parfait. Aujourd’hui tous ceux qui ont un smartphone peuvent prendre une photo intéressante en appuyant seulement sur un bouton supplémentaire. Mais cette explication ne dit pas pourquoi nous estimons que le vintage est intéressant. [Et puis, de nombreux appareils photo de smartphone ont une haute définition].

Poètes et Scribes

Une autre explication de la hausse de la photo imitation vintage pourrait être la façon dont ces applications nous permettent d’être plus créatifs avec nos clichés. Susan Sontag [fr], dans le fabuleux « On Photography » parle de la façon dont la photographie est à la fois une capture de la réalité et une création subjective. Lorsque nous prenons un cliché nous sommes donc à la fois poètes et scribes ; c’est un point que j’ai utilisé pour décrire la documentation de nos vies sur les réseaux sociaux : nous sommes à la fois des scribes qui racontons notre réalité, mais nous le faisons toujours avec la créativité d’un poète.

Donc, si « la photographie n’est pas uniquement lié au souvenir, mais aussi à la création, » alors l’essor des smartphones et des applications photos a démocratisé des outils qui permettent de créer des photos qui mettent l’accent sur l’art et plus seulement sur la vérité. Mais, une fois de plus, cette explication montre seulement pourquoi nous voulons manipuler les photos. Elle n’explique pas pourquoi un si grand nombre d’entre nous choisit si souvent de les manipuler pour leur donner un aspect retro ou vintage.

Lorsque nous prenons une photo, nous sommes à la fois poètes et scribes.

2e Partie : Saisir l’authenticité

Jusqu’à maintenant, j’ai décrit ce qu’est l’imitation vintage et j’ai noté qu’il s’agit d’une nouvelle tendance qui provient des smartphones et a proliféré sur les réseaux sociaux comme Facebook, Tumblr et autres. Mais la question importante demeure : pourquoi les fausses photographies vintage sont-elles si populaires ?

Ce que je veux soutenir c’est que l’essor des fausses photos vintage est une tentative de créer une sorte de « nostalgie pour le présent, » une tentative de rendre nos photos plus importantes et réelles. Nous voulons doter nos vies présentes des sentiments puissants liés à la nostalgie. Et, finalement, cela va bien plus loin que des photos imitation vintage ; la popularité momentanée des photos style-Hipstamatic souligne une tendance plus large de voir le présent de plus en plus comme un éventuel passé documenté. L’expression « nostalgie du présent » est empruntée au grand philosophe du post-modernisme, Frederic Jameson, qui affirme que « nous nous retirons de notre immersion dans l’ici et maintenant […] pour la matérialiser. »

Le terme « nostalgie » a été forgé il y a plus de 300 ans pour décrire une condition médicale de mal du pays sévère, voire parfois fatale. Alors qu’il était rattaché à un phénomène physique, il a mué à l’orée du 19e pour parler d’un phénomène psychologique. Il ne s’agit plus dès lors du simple manque d’un endroit mais aussi du manque d’une époque passée qu’on ne peut jamais revisiter, si ce n’est par les souvenirs. C’est le sujet favori de Marcel Proust : comment des stimuli sensoriels peuvent évoquer des sensations extraordinairement fortes et de vifs souvenirs du passé. Il s’agit précisément là du sentiment nostalgique que ces fausses photos vintage semblent invoquer.

La fausse matérialité : une réalité augmentée

Une des principales façons pour la photo numérique d’invoquer ce sentiment est de ne pas ressembler du tout à une photo numérique. Beaucoup, et particulièrement ceux qui utilisent les applications imitation vintage, connaissent la photographie sous sa forme numérique : prise sur un appareil numérique et conservée et partagée sur des albums numériques et sur des réseaux sociaux comme Facebook. Mais tout comme l’essor et la prolifération du MP3 s’accompagne du retour en grâce du vinyl, l’esthétisme du tirage papier est de plus en plus recherché. Sa matérialité, son poids, son odeur, l’interaction tactile, tout ça donne un sens au cliché qui manque encore au digital.

La façon la plus rapide de faire appel à la nostalgie pour un temps révolu avec la photographie est d’invoquer les propriétés du tirage papier en imitant les ravages du temps, en fanant les couleurs, en imitant le grain du film et ses écorchures, ainsi qu’en ajoutant la bordure typique du tirage papier ou du Polaroid. Cela suit la tendance de ce que j’ai appelé la « réalité augmentée » : le fait que le réel et le numérique s’envahissent mutuellement de plus en plus. Lorsque nous tentons de reproduire l’impression du papier sur nos photos numériques, nous tentons d’acheter le cachet et l’importance de la matérialité.

J’ai noté par le passé cette tendance à attacher une importance spéciale à la matérialité. J’ai commenté le biais qui pousse à considérer les livres imprimés comme plus « profonds » que le texte numérique. J’ai aussi critiqué ceux qui qualifient l’activisme en ligne d’« activisme assis » (« slacktivism ») et ceux qui voient la communication numérique comme naturellement superficielle. Pourquoi accordons-nous une importance spéciale au tirage papier ?

Peut être est-ce parce que le tirage papier était rare. Il fallait plus de temps et d’argent pour produire une photo avant l’apparition de la photographie numérique. C’est l’une des principales différences entre les atomes et les bits : les premiers sont limités, les seconds sont en abondance ; j’ai déjà écrit sur ce sujet. Le fait qu’une photo prise il y a longtemps a survécu lui donne une forme d’autorité que la même photo prise par un appareil photo numérique aujourd’hui n’a pas. Dans tous les cas, la quête de matérialité des fausses photos vintage n’est qu’une des raisons pour lesquelles elles sont devenues si populaires.

Nostalgie et Authenticité

Nous choisissons donc de créer et d’apprécier des photos faussement vintage parce qu’elles semblent plus authentiques et réelles. Nous n’en sommes pas nécessairement conscients lorsque nous choisissons le filtre, ou lorsque nous cliquons sur le bouton « j’aime » sur Facebook ou lorsque nous le rebloggons sur Tumblr. Nous associons l’idée d’authenticité avec les photos vintages parce qu’avant, les photo vintages étaient vraiment vintages. Elles ont résisté aux épreuves du temps, elles montrent un monde passé et, en tant que telles, elles ont gagné une importance.

Les gens sont assez conscients du pouvoir du vintage et du rétro comme vecteurs d’authenticité. Dans son livre « Naked City », Sharon Zukin décrit la récente gentrification des zones urbaines comme une quête d’authenticité. On retrouve chez ceux qui sont nés dans le monde plastique de l’Amérique des banlieues « Disneyifiées » et « MacDonaldisées », cette obsession culturelle de la décadence (comme avec le « decay porn ») et la quête d’une réalité authentique dans notre monde simulé [fr] (comme dirait Jean Baudrillard [fr]).

Les fausses photos vintages qui peuplent nos réseaux sociaux partagent une qualité avec le quartier de Brooklyn et sa poussière authentique : ils conjurent une authenticité dans une époque de simulation et de vaste prolifération des images numériques. De cette façon, les photos Hipstamatic vous placent vous et votre présent dans le contexte du passé, de l’authentique, de l’important et du réel.

Mais, bien entendu, contrairement aux friches urbaines ou à la rareté d’une antiquité hors de prix, l’aspect vintage des photos Hipstamatic ou Instagram est simulé. Nous savons tous que ces photos n’ont pas été vieillies par le temps mais par une application. Ces imitations ont conscience de leur propre imposture (peut être que cette prise de conscience est le « hipster » de Hipstamatic). Les fausses photos vintages sont pareilles à un « diner » [fr] des années 1950 reconstitué aujourd’hui. Elles sont comme le Disney Village ou les faux vieux taxis new-yorkais de l’hôtel-casino New York-New York de Las Vegas. Tous ces exemples sont des imitations qui tentent de rendre les gens nostalgiques d’une époque révolue. Comme dans la descriptions des simulations de Baudrillard, les photos Hisptamatic sont devenues plus vintage que le vintage lui-même ; elles exagèrent les qualités de ce qui fait le vintage et sont donc hyper-vintage.

La seule chose qu’une fausse photo vintage apporte, l’authenticité, est donc niée par le fait qu’il s’agit d’une imitation. Mais cela n’empêche pas ces photos d’évoquer des sentiments de nostalgie et d’authenticité car ce qui est référencé n’est pas « le vintage » mais plutôt « l’idée de vintage », pareille à l’imitation de « diner » ou au Disney Village ; tous ces exemples sont des versions très réalistes de quelque chose d’autre et tous sont capables de causer et d’exploiter des sentiments de nostalgie. Ainsi, être simplement conscient que l’authenticité achetée par Hipstamatic est simulée empêche la fausse photo vintage d’intégrer l’économie du réel et de l’authentique.

3e partie : La nostalgie du présent

L’essor de la fausse photo vintage montre un élément qui peut être appliqué aux médias sociaux en général : les utilisateurs de réseaux sociaux considèrent systématiquement le présent comme un potentiel document qui peut être consommé par d’autres. Facebook fait du présent un éternel « futur passé ». Que ce soit à travers les status de Twitter, les « check-ins » de Foursquare, les critiques de Yelp, ces photos Instagram, ou toutes les autres possibilités d’auto-documentation offertes par Facebook, nous voyons plus que jamais le monde à travers ce que j’appelle « une vision documentaire ».

La vision documentaire est un peu comme l’oeil du photographe qui après avoir pris de nombreuses photos commence à voir le monde toujours comme un potentiel cliché, même quand il ne porte pas son appareil. Cette habitude du photographe d’encadrer et de composer le monde comme une photo est devenue une métaphore pour ceux habitués à la documentation dans les médias sociaux. L’explosion des possibilités de documentation de nos vies, et l’audience promise par les réseaux sociaux, nous ont positionné dans l’optique de vivre notre quotidien avec l’impression constante qu’il sera perçu comme ayant déjà eu lieu. Nous en venons à percevoir ce que nous faisons toujours comme un potentiel document, envahissant le présent avec le passé, pour au final nous rendre nostalgiques de l’ici et maintenant. Il n’y a pas de meilleur exemple pour illustrer ce phénomène que les fausses photos vintage.

Celles-ci demandent à ceux qui les regardent d’oublier leur incrédulité quant à leur authenticité et à leur nostalgie simulée et de voir les clichés – et ce qu’ils montrent – comme étant authentiques et importants du moins par leur référence à « l’idée » du passé. Alors que techniquement toutes les photos, et même tous les documents, conjurent le passé, les fausses photos vintage servent à souligner et rendre d’autant plus clairs nos efforts pour orchestrer nos vies présentes comme un passé déjà synonyme de nostalgie.

La fausse photo vintage est consciente d’être un document. Les photos numériques que nous postons sur nos murs Facebook sont une documentation de notre existence, les fausses photos vintages sont cela et bien plus encore : elles sont aussi une référence à la documentation elle-même. Cette double nature devient une preuve supplémentaire de notre existence. L’essor de la fausse photo vintage et de son partage sur les réseaux sociaux est avant tout un geste existentiel qui s’est développé parce que conjurer le passé crée un sentiment de nostalgie et d’authenticité.

Mais l’ironie ultime est que ces outils, qui, comme tous les réseaux sociaux, aident à nous convaincre que nous sommes réels et authentiques, le font tout en nous empêchant dans une certaine mesure de vivre notre présent ici et maintenant. Pensez à un voyage que vous avez fait accompagné de votre appareil photo, et pensez au même voyage fait sans appareil. La plupart d’entre nous ont déjà voyagé avec et sans un appareil photo et savent que l’expérience est légèrement différente, voire pour certains radicalement différente.

Avec de si nombreuses possibilités de documentation (Facebook, Twitter, Instagram, Yelp, Foursquare, et d’autres), nous vivons toujours, à la fois littéralement et métaphoriquement, un appareil photo à la main. Quand nous découvrons un nouveau bar ou une excellente pizzeria, nous pensons à en faire la critique sur Yelp. Quand nous entendons une conversation amusante nous pensons à la twitter. Lorsque nous sortons avec des amis nous pensons à mettre à jour notre status sur Facebook. Et lorsque nous sommes à un concert nous pouvons être distraits par l’envie de prendre et de publier une photo de l’événement. La semaine dernière, alors que j’avais préparé un petit-déjeuner qui avait l’air particulièrement appétissant, mon premier réflexe a été d’en publier une photo, avant même d’y gouter.

Mon projet de thèse sera d’explorer ces points et de démontrer précisément comment cette nouvelle vision documentaire peut changer notre quotidien. Est-ce que savoir que nous allons nous « check-in » sur Foursquare dans le restaurant où nous allons manger peut changer notre choix de restaurant ? Notre documentation en ligne est-elle seulement le reflet de nos actions ? Ou peut-elle aussi en être la cause ? Pour prendre un cas extrême : j’ai un jour entendu une femme saoule dire dans le métro « le vrai monde c’est là où on prend des photos pour Facebook. » Elle était, je pense, la personne la plus intelligente du wagon.

Que vont devenir les fausses photos vintage ?

Pour conclure, laissez-moi revenir sur les fausses photos vintages en particulier. Je pense qu’elles pourraient n’être qu’un engouement passager. Les fausses photos vintages dévaluent et épuisent leur propre définition de l’authenticité, ce qui présage de leur disparition puisque l’authenticité est leur marque de fabrique et ce qui les a rendu populaires. Produire trop d’imitations du réel pourrait leur nuire et créer une inflation. Les fausses photos vintages ne pourront par exemple plus conjurer l’importance associée à la matérialité si l’aspect vintage devient plus associé aux smartphones qu’aux vieux clichés. La nouveauté s’éteint et la nostalgie disparaît.

Le pire pour Hipstamatic et Instagram est que ces applications ont tendance à homogénéiser tous les clichés qui finissent tous par se ressembler. Dans notre tentative de faire des photos originales et spéciales grâce à ces filtres vintages, nous nous tournons vers des photos qui se ressemblent toutes. Les photos Hipstamatic étaient novatrices et intéressantes, elles sont aujourd’hui à la mode. Bientôt (ou même déjà ?) elles sembleront surfaites et trop évidentes (surtout si les parents des usagers actuels se mettent à poster des fausses photos vintages eux aussi).

Pour être clair, les techniques photographiques comme la saturation, l’estompage ou autres ne sont pas essentiellement bonnes ou mauvaises (par exemple, j’aime beaucoup ces faux clichés vintages). Mais lorsqu’elles sont si souvent utilisées elles apparaissent moins comme un choix artistique et plus comme une tendance (ce que Baudrillard appelle « la logique de la mode »). Le destin ironique qui marque la fin de beaucoup de tendances qui exploitent la notion d’authenticité est que leur popularité tue ce qui les avaient rendues populaires.

L’inévitable déclin (mais pas nécessairement la disparition complète) des fausses photos vintages viendra lorsque nous estimerons ces clichés de plus en plus faux et démodés, niant par la même la sensation d’authenticité qui faisait leur succès. Juste une photo de plus d’une route ensoleillée, d’un bouton d’or ou de vos pieds ?

Traduction par Marie Telling

Illustrations : FlickR CC PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification par Βethan PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification par Alex Estrems, PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales par exoskeletoncabaret PaternitéPartage selon les Conditions Initiales par ragesoss PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales par exoskeletoncabaret PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification par nikrowell PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales par exoskeletoncabaret

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Musique et possession : ce que veulent les fans http://owni.fr/2011/04/22/musique-et-possession-ce-que-veulent-les-fans/ http://owni.fr/2011/04/22/musique-et-possession-ce-que-veulent-les-fans/#comments Fri, 22 Apr 2011 13:12:25 +0000 Music Think Tank http://owni.fr/?p=31636 Depuis mon adolescence, je suis obsédé par ma collection de musique. Je rangeais méticuleusement mes cassettes et CD étiquetés à la main, et j’aimais ça. Puis, quand le même travail s’est imposé avec les mp3, c’est devenu pour moi une énorme corvée. Mais je me suis toujours senti obligé de posséder quelque chose, du coup j’ai continué pendant plusieurs années, à perdre du temps à arranger ma collection de mp3 pour laquelle je n’avais pas payé. Et j’ai toujours soutenu avec passion que je voudrais toujours posséder ce que j’écoutais, jusqu’à ce que l’application Spotify mobile éteigne ce désir.

Aujourd’hui, je n’ai aucun besoin de posséder chaque morceau de musique, mais est-ce que ne rien posséder est suffisant ? Qui veut posséder de la musique ? Et d’ailleurs, qu’est-ce que “posséder” signifie vraiment ? Personne ne “possède” une série télévisée, alors pourquoi certains paient un abonnement au câble à 50 £ par mois ? Si personne ne possède rien, pour quoi les gens sont-ils prêts à payer ?

Que désire-t-on ?

Pour répondre à cette question, nous devons identifier les trois principaux canaux qui nous font désirer la musique.

De la musique facile à atteindre

Avant tout, nous cherchons à écouter de la musique en faisant le moins d’effort possible. Pour la plupart des gens, ce désir est assouvi simplement en allumant la radio ou en achetant un CD par an à la Fnac ou Carrefour. D’autres fans sont plus enclins à dépenser bien plus d’effort et d’argent, mais ce désir reste, indépendamment du niveau d’obsession de la personne.

Comprendre la musique

Nous ne voulons pas seulement de la musique, nous voulons donner du sens à cette musique dans un espace plus large, et la comprendre. Traditionnellement, c’est ce que nous faisons avec les pochettes d’album, les paroles, les crédits, ou un coffret plus cher avec des informations concernant les musiciens, leur passé, influences, références, visions, et leur place dans un genre musical. Après cela, nous délaissons l’environnement du produit pour nous plonger dans des livres, des magazines, et recherchons des réactions publiques dans les conversations. Aujourd’hui, leurs équivalents en ligne (blogs, médias sociaux) ne sont pas très distants de l’environnement du produit (internet) qu’ils n’avaient pu l’être auparavant.

La musique comme badge

Parmi nos autres désirs, il y a celui d’être connu pour ce que nous sommes, et pourquoi nous sommes ce que nous sommes. Depuis la naissance de la pop dans les années 50, la musique a donné aux gens l’opportunité de le faire en offrant des moyens de porter ses gouts musicaux comme des emblèmes. Une étagère de CDs ou de vinyls, un t-shirt de The Ramones, un oreiller Justin Bieber, ou une chambre parsemée de posters sont des moyens habituels dont les gens usent pour s’identifier. Même si ces coutumes ne seront jamais entièrement remplacées par leurs équivalents numériques, il existe aujourd’hui des moyens modernes de les compléter. Musiques d’attente et sonneries téléphoniques, fonds d’écrans, widgets lastfm, navigateurs web personnalisés, et même nos listes d’artistes préférés sur Facebook sont le résultat de notre désir de nous définir nous-mêmes.

Que veut-on posséder ?

Comment chacun de ces désirs influencent-ils le besoin des fans de posséder quelque chose?

Rendez la musique simple, et travaillez mieux.

La raison pour laquelle nous voulons posséder de la musique c’est que cela nous empêche de l’écouter avec facilité. Les fans occasionnels ne veulent pas forcément un CD, ils veulent juste avoir le droit d’écouter quand bon leur semble, et savoir que ça va marcher. Spotify Premium ne devrait pas être perçu comme une simple service de streaming puisque l’application hors connexion permet de télécharger et stocker de la musique sur son téléphone en quelques secondes. Vous pouvez ainsi écouter vos titres à l’endroit et au moment que vous voulez. Mais comment nous, fans, sommes-nous convaincus ? Engagez nous gratuitement, et faites que le buzz soit plus efficace qu’avec un CD.

Combinez les infos de Gracenote liées à notre humeur et des services de géolocalisation ainsi, quand vous branchez votre Spotify lors de votre session de gym, une playlist intuitive “rythme accéléré, Uptempo” qui correspond à notre rythme se mettra en route. Inversement, donnez-nous des titres du samedi soir et des sons plus posés pour le dimanche. Ne demandez pas ce que l’on ressent car on ne le sait probablement pas; devinez et soyez perspicaces. La technologie existe, ça n’est juste pas pertinent de la vendre aux fans pour l’instant puisqu’il n’existe pas de manière efficace de le faire. Faites de la musique, travaillez mieux et partout, et nous paierons un abonnement premium pour vous récompenser.

Nous ne voulons pas posséder de la musique mais nous voulons acquérir le droit de l’écouter, surtout si elle fonctionne.

Aidez-nous à comprendre la musique

Ceux qui cherchent à comprendre la musique utilisent le streaming comme moyen d’entrer dans une aventure par laquelle ils pourront interagir de diverses manières. Ceci n’est pas valable que pour les enthousiaste de la musique ou les snobs. Les jeunes filles veulent tout comprendre de Justin Bieber tout comme les fans de Dylan veulent comprendre toutes les références utilisées dans ses textes. Relever toute barrière susceptible d’entraver cette compréhension et non seulement les fans créeront un lien plus important avec la musique, mais ils apprécieront aussi la facilité d’y accéder.

Certains sites on commencé à se diriger en ce sens. MOG montre les billets et commentaires pendant que vous streamez un titre et cette plateforme a clairement le potentiel de devenir la Hype Machine la plus légale de la prochaine décénnie (à condition d’améliorer l’ergonomie du site). Avant que eMusic ne prenne l’eau, j’en ai été un utilisateur assidu pendant deux ans, grâce au contenu éditorial qui entourait ma navigation. Spotify a rapproché l’auditeur du téléchargement légal, en se liant à 7digital, enjoignant le fan à aller plus loin dans son expérience. Le fait de répliquer ce procédé avec des produits physiques semble être une évlution évidente (par exemple, j’achèterais 10 fois plus de vinyles, si je pouvais le faire depuis Spotify en quelques clics), mais il faut que TOUT soit plus proche de la musique.

Je serais prêt à payer un abonnement mensuel pour avoir les services suivants directement présents dans ma fenêtre Spotify, en un clic : Pitchify (avec une option de lecture hors ligne), Songmeanings, mes stats LastFM, Songkick, n’importe quelle app Echo Nest (Discovr, ex.fm Blogfinder, et autres), toute app capable de me dire quels musiciens j’écoute actuellement, et sur quelles autres oeuvres ils jouent, mFlow, des liens vers de sebooks sur Amazon, même un lien direct vers Google street view -et pourquoi pas, encore mieux, Historypin-, pour me permettre de me balader sur Penny Lane pendant que j’écoute la chanson, ou sur les traces de mes souvenirs d’enfance au gré de la musique qui y est liée. Les possibilités sont infinies.

Nous ne voulons pas posséder la musique, nous voulons posséder un accès simple à l’information qui est liée.

Vendez des badges, donnez la musique.

Les fans voudront toujours utiliser la musique pour s’identifier, donnez-leu donc toute lattitude pour y arriver. Faites appel au streaming pour vendre des CD, des vinyles, des t-shirts, des places de concert, des taies d’oreiller, des housses de couette, des trousses, des posters et tout autre objet imaginable, en seulement quelques clics. Le site de streaming prend un pourcentage sur les ventes, et le fournisseur expose son produit à des millions de nouveaux fans. Le moyen parfait de conbiner les modèles de streaming et de vente.

Plus important encore, il faut que tout cela fonctionne aussi dans l’autre sens. Placez la valeur sur le badge, et offrez la musique en bonus. La musique n’a plus à arriver via un CD. Avec l’apaprition du QR code, je ne vois pas pourquoi la musique ne pourrait être fournie avec un déjeuner à emporter, un sweat-shirt ou un poster.

Nous ne voulons pas posséder la musique, mais quelque chose qui nous permette de nous définir.

Comment y arriver ? C’est là une discussion complètement différente dont je propose une approche dans mo post intitulé “Comment créer le service musical parfait”.

Article initialement publié sur : Music Think Tank

Traduction : Stanislas Jourdan et Lara Beswick

Crédtis photos CC flick : Eelke de Blow; dougbelshaw; photosfing; Will Lion

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Artistes, vous êtes votre meilleur outil marketing http://owni.fr/2011/04/08/artistes-vous-etes-votre-meilleur-outil-marketing/ http://owni.fr/2011/04/08/artistes-vous-etes-votre-meilleur-outil-marketing/#comments Fri, 08 Apr 2011 15:58:46 +0000 Robin Davey http://owni.fr/?p=31504 Robin Davey est un musicien, réalisateur de films et producteur né au Royaume-Uni et vivant actuellement à Los Angeles. Avec son groupe The Hoax, il a eu les honneurs du British Blues Hall Of Fame à l’age de 23 ans. Son groupe actuel, The Bastard Fairies, a été le premier groupe à proposer son album en téléchargement libre sur internet en 2006. Cet album s’est écoulé à plus d’un million d’exemplaires.

Alors que les artistes rêvent que la musique avec un grand M occupe une place centrale dans l’industrie, dans la réalité, beaucoup d’éléments sont à mettre en place afin de pouvoir lancer une carrière.

Les dirigeants des maisons de disques et certains attachés de presse aimeraient vous faire croire que le grand M c’est pour le marketing. Ils adorent que tout le monde sache que c’est grâce à eux et leur stratégie qu’un artiste a émergé. En réalité, la raison pour laquelle un projet connait le succès, ça n’est ni grâce au grand M de marketing, ni au grand M de musique mais au grand M de “marketabilité” et cette qualité-là est entre les mains de l’artiste lui-même. Les artistes qui rencontrent le plus de succès, qu’ils soient mainstream ou qu’ils opèrent dans un genre de niche, sont ceux qui savent qu’il s’agit là de la clé pour grandir et vivre de son art.

Trop d’artistes échouent parce qu’ils mettent tous leurs oeufs dans le même panier. Ils négligent certains ingrédients qui, s’ils ne font pas clairement partie de l’équation, conduisent inévitablement à manquer des opportunités et à rater sa carrière.

La sphère dans laquelle vous pouvez faire connaître votre musique est plus large que jamais. Cela peut aller d’une couverture de magazine, à inciter un fan à partager votre dernière vidéo. Un magazine peut toucher des milliers de gens, ainsi inciter un millier de lecteurs à partager votre vidéo sur leurs profils, et le potentiel de la viralité exacerbe la portée de la publication physique.

Les stratégies aussi sont plus ouvertes. Etre un artiste des moins “marketables” peut bizarrement se trouver être un très bon outil de marketing, à condition que cette qualité soit utilisée à bon escient. Quoiqu’il en soit, ce sont les artistes qui doivent se montrer malins en étant conscients de ce qu’ils font et de la manière dont ils se présentent. Il n’existe rien de pire pour freiner une campagne qu’un artiste qui n’est pas à l’aise avec la façon dont on le présente.

3 éléments essentiels

Peu importe qui vous aide à marketer votre musique, il existe quelques éléments qui vous aiderons à être suffisamment marketable pour apparaitre en une de tel ou tel magazine, ou pour que des milliers de fans partagent vos liens sur leurs profils.

1. Vos compétences musicales :

Il existe une raison pour laquelle les footballeurs s’entrainent tout le temps; leur jeu doit rester à la pointe et leur forme demeurer olympique. Si vous souhaitez être un musicien pro, vous devrez adopter la même attitude. Votre esprit, votre voix et vos doigts devront être entretenus et devenir de plus en plus performants. Si vous pensez que votre talent inné suffira à faire votre notoriété, prenez l’habitude de n’être une star que pour vos amis et votre famille.

Quand quelqu’un parle d’une personne pour qui la musique coule de source, il ne fait pas référence à un être plus extraordinaire qu’un autre mais bien à quelqu’un qui a travaillé dur afin d’optimiser son talent, sans jamais baisser les bras. Le résultat de ce travail acharné, c’est que son aptitude à jouer devient naturelle. Nous pouvons tous marcher et parler, parce que nous le faisons constamment, tous les jours. C’est la même lorsque vous jouez d’un instrument ou chantez, vous devez vous plonger dedans dès que vous avez une seconde de libre.

Quand on monte dans un avion, on aime savoir que le pilote a effectué ses heures de formation. Quand vous êtes sur scène, vous êtes le pilote de votre public, et plus vous contrôlez le bon déroulé de leur soirée, plus ils seront receptifs.

2. Vos compositions

Une bonne composition est un excellent outil de marketing. Quoiqu’il en soit, n’avoir qu’une seule composition géniale, sans en avoir d’autres pour la soutenir, c’est se promettre une brillante carrière dans le karaoke plutôt qu’un succès aux VMA’s (MTV Video Music Awards, la grande cérémonie musicale de la chaîne aux Etats-Unis, ndt).

Tout comme l’apprentissage de la musique, la composition prend du temps afin de trouver le bon équilibre. Si par hasard il vous arrivait d’écrire et de sortir une chanson efficace trop tôt, elle pourrait condamner votre carrière à jamais. Plus vous écrirez, plus votre musique deviendra sincère et vos compositions meilleures. Trop d’artistes ne dépassent jamais le stade de l’imitation. Ils s’arrêtent de travailler pensant qu’ils ont découvert une formule qui leur permet de rencontrer leur public. Quand cette formule ressemble indéniablement à celle de quelqu’un d’autre, on peut trop souvent croire à tort qu’elle est marketable. Ce n’est pas le cas, car les gens sont capables d’entendre la différence. Même s’ils ne réussissent pas à vous le dire avec des mots, ils vous le feront comprendre en n’investissant pas à long terme sur vous et votre art.

Vous devez vous forger votre identité propre, sans quoi la comparaison avec Bob Dylan deviendra vite “il n’est qu’un Dylan de seconde main” et ça n’est pas bon pour votre carrière. Etre comparé à d’autres, c’est bien, mais si tout ce que vous pouvez faire c’est d’être comparé, vous ne tiendrez pas longtemps.

Ecrire vos propres chanson et être capable d’en écrire pour d’autres augmente considérablement votre marketabilité. Les collaborations sont très utiles quand il s’agit de séduire les fans des autres. Pas besoin de vous fixer tout de suite l’ambition d’écrire pour Lady Gaga; ça peut être pour un groupe local. Toute collaboration augmentera votre visibilité et votre merketabilitée.

3. Votre image

Comprendre ce qui vous va et vous met en valeur demande beaucoup d’implication de votre part. Il est très important que vous travailliez sur ce point. Ce n’est pas parce que vous réussirez à vous faire habiller par un super styliste pour une séance photo que vous n’aurez pas l’air de rien le reste du temps. Si vous savez ce qui vous va, vous pourrez tirer le meilleur de votre collaborateur sur ce point.

Pas la peine d’en faire des tonnes, pas la peine de vouloir choquer à tout prix, mais soyez d’être honnête et convainquant. Nirvana portait des jeans et des t-shirts déchirés, et les ados adoraient ça parce que ça leur semblait “vrai” et en cohérence avec leur style musical. Madonna a repoussé les limites de son époque avec succès parce qu’elle le faisait sans s’excuser. Tom Waits continue à jouer sur le personnage qu’il s’est crée, ce qui renforce son côté “authentique”.

Il n’y a pas de règle établie, mais si vous êtes un diplômé d’université orginaire des Hamptons (lieu de villégiature très uppé et prisé de la côte est des Etats-Unis, ndt), et que vous essayez d’incarner un vagabond californien, peut-être vous faut-il réviser votre stratégie. La meilleure façon d’être crédible est, comme je l’ai dit auparavant, d’être honnête. Si vous aimez faire semblant d’être quelqu’un d’autre, je vous conseille de devenir acteur. Au cas où vous ne seriez pas au courant, l’industrie de la musique ne paie pas très bien ces temps-ci, et la concurrence est féroce.

Le temps nous dira si le défilé de mode permanent de Lady Gaga donnera quelque chose sur sa carrière à long terme. Peut être que dans dix ans, en voyant un best of des années 2010 à la télé, on se dira “ah oui je me souviens d’elle, je crois qu’elle tient un karaoke dans le Texas, maintenant”. L’image de Gaga est clairement “marketable”. Est-elle durable pour autant ? C’est une toute autre question…

Pour conclure

L’honnêteté et le talent seront toujours les grands vainqueurs. Bien sûr, certains ont réussi dans le business de la musique et eu un minimum de succès pour de mauvaises raisons, mais il est de plus en plus rare que ce soit le cas. Vous voulez être célèbre ? Faites de la télé réalité, vos quinze minutes de gloire n’attendent que vous.

Vous voulez devenir un musicien à succès ? Dans ce cas, il faut vous accrocher. Comprendre qui vous êtes, pourquoi vous êtes comme ça, comment véhiculer tout cela au mieux etc. Cela demande du temps, de l’acharnement et, oh oui, une put*** de dose de boulot !

Article initialement publié sur Music Think Tank sous le titre “3 elements of music marketability” et traduit par Lara Beswick et Loïc Dumoulin-Richet

Crédit photos : Jinx!, Skip The Filler, agirregabiria

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Artistes: pourquoi vous n’avez pas (encore) signé http://owni.fr/2011/03/10/artistes-pourquoi-vous-navez-pas-encore-signe/ http://owni.fr/2011/03/10/artistes-pourquoi-vous-navez-pas-encore-signe/#comments Thu, 10 Mar 2011 17:30:47 +0000 Martin Frascogna http://owni.fr/?p=30823 Nous apprécions particulièrement le point de vue d’avocat de l’Américain Martin Frascogna, que l’on ne rencontre pas souvent en France et pour cause : il existe peu d’avocats spécialisés dans les domaines de la culture et l’entertainement. Nous avons des avocats spécialisés en droit de la propriété intellectuelle mais peu qui gèrent les affaires de nos artistes. Le texte qui suit ne peut donc pas s’appliquer totalement au schéma français mais les conseils sont bons à prendre et peut-être trouverez-vous un acteur assez efficace pour faire office d’avocat à l’Américaine ;)

En tant qu’avocat de l’entertainement, mon travail est simple : aider les musiciens. Le fait d’aider signifie parfois qu’il faille révéler des vérités plutôt amères. Certains groupes mesurent leur succès selon s’ils sont signés sur un label ou non. Ceci est iréaliste. Etre signé ou pas ne signifie pas grand chose en réalité, malheureusement, beaucoup d’artistes pensent que leur échec est du à l’absence de soutien de leur label.

Au lieu de ressasser sans cesse leur mécontentement, les groupes doivent comprendre la dure réalité des choses : si un label ne le signe pas, c’est qu’il a de bonnes raisons. Ce sont ces raisons que les artistes doivent comprendre, analyser et appliquer afin de faire évoluer leur carrière. La pire des choses à faire (et pourtant la plus répandue), c’est de rendre responsable son entourage professionnel. “Si seulement mon manager avait fait ci….si seulement notre tourneur nous avait trouvé des dates plus importantes, ect…” C’est faux.

Ecoutez ce que les dirigeants de label ont à vous dire. Aimez-les ou detestez-les, que vous ayez été signé ou rejeté, ils font du conseil gratuit quand ils parlent. Ce sont des businessmen, ils comprennent le marché, et qu’importe si vous souhaitez avancer en tant qu’indé ou avec un label, vous resterez toujours votre propre “business”. Les sociétés doivent générer des revenus afin de survivre. Acceptez la critique. Pour les musiciens qui n’ont pas eu à faire à des dirigeants de labels, pas de soucis, soyez attentif. Voici cinq raisons pour lesquelles vous n’êtes pas signés. Utilisez ces conseils afin de faire progresser votre carrière ou même contourner les labels.

1. Votre groupe n’a rien d’extraordinaire

Aujourd’hui, tout le monde sait que la musique seule ne suffit pas pour être signé. La musique est en fait le point qui compte le moins pour être signé. Les labels sont à la recherche du point l’accroche unique, une accroche qui servira la mise en valeur du groupe. Plus encore, les labels recherchent des choses qu’ils n’ont pas déjà. Les groupes ont besoin de démontrer qu’ils ont percé dans une niche du marché à laquelle les labels n’ont pas encore accès. Montrez que vous avez séduit une niche et les labels sauront reconnaître que vous êtes celui qui leur en ouvrira ses portes. Si vous ne représentez pas une communauté, vous faites partie de la même catégorie que les milliers de groupes qui font la queue devant les portes des labels et qui attendent que vous sortiez du rang.

2. Vous n’avez pas la bonne attitude

Ne sous-estimez pas les conséquences qu’une bonne attitude peut avoir . Les labels s’impliquent dans une relation de business avec les artistes et la dernière chose dont ils ont envie c’est de faire des affaires avec un groupe pour qui être signé va de soi et qui plus est est arrogant. Vous ne trouverez jamais une industrie qui veuille faire des affaires avec un emmerdeur. Souvent, les groupes entrent en phase de négociation avec l’attitude suivante : “qu’est que vous allez bien pouvoir faire pour moi”. Faux. Afin de se défendre, ces mêmes artistes prétendent que c’est ainsi que les affaires se font. A la place, laissez votre avocat (ou représentant) négocier pour vous. C’est leur travail, ils ont des tactiques subtiles de négociation et savent sur quel point faire pression.

3. L’argent ne coule pas à flot

Contrairement à ce qui se dit, les labels n’ont pas d’argent. Il n’y a qu’un pourcentage très faible d’entre eux qui est en position de signer de nouveau projets. En plus de cette information déprimante, il y a encore moins de labels de qualité dont la légitimité est confirmée. Les artistes ne devraient signer qu’avec des labels (a) ayant une légitimité, (b) qui ont de l’argent pour le développement, (c) et qui ont un système de distribution établi.

4. L’importance du timing

Certains groupes ne sont tout simplement pas signés pour une histoire de timing. Vous avez beau avoir une offre en place, un bon système de livraison, une musique unique, et une niche solide sur laquelle vous pouvez compter, mais le label vous dit “non” quand même. Si ce label vous dit que ce n’est pas le bon moment, ils vous dit la vérité. Les cycles de l’industrie de la musique constituent un point important pour vendre et faire émerger un artiste. Si vous ne tombez pas au bon moment en termes de demande et de succès d’un genre, soyez patient, la tendance va tourner et tournera surement en votre faveur. A ce moment là, restez au top, soyez attentifs et approchez le label quand le timing est adéquat.

5. Trouvez-vous un bon VRP

Les groupes sont rarement signés et pour ce qui est de la direction artistique, elle est morte ou du moins, elle n’a plus d’influence. A moins qu’un label vous approche, ce qui est très rare, les labels entendent parler de musiciens via les avocats (ou intermédiaires). Les avocats de l’entertainement savent comment élaborer des propositions et plus encore, ils savent travailler avec les dirigeants de labels au quotidien. Ils savent quels labels ont de l’argent, lesquels signent, et qui ils sont susceptibles de signer. Votre avocat devrait être celui qui vous représente à chaque étape et à tous les niveaux, en indé ou en major. Mettez-les en avant et utilisez les afin qu’ils évoluent à vos côtés tout au long de votre carrière.

Article initialement publié sur Music Globalization et traduit par Lara Beswick.

Crédits photos : CC FlickR Scott Ableman, carolina naftali, leafar

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La “vraie” mort de l’industrie de la musique http://owni.fr/2011/03/09/la-vraie-mort-de-lindustrie-de-la-musique/ http://owni.fr/2011/03/09/la-vraie-mort-de-lindustrie-de-la-musique/#comments Wed, 09 Mar 2011 11:32:44 +0000 Michael DeGusta http://owni.fr/?p=30799 Michael DeGusta (@degusta) qui écrit pour le site Businessinsider.com et tient le blog TheUnderstatement.com.

Comme beaucoup d’observateurs de l’industrie de la musique, il s’est intéressé aux graphiques publiés suite à l’étude menée par l’institut Bain & Company en janvier dernier. Sauf qu’il a découvert que ce graphique, censé représenter l’évolution de l’industrie de la musique enregistrée depuis 1973, était erroné. Il a donc repris les chiffres, et propose une version corrigée de cette étude pour le moins éloquente… lorsque elle est correctement utilisée.

Un graphique erroné et ses origines

En janvier dernier, Bain & Company a produit le graphique suivant, lequel fait partie de leur rapport intitulé “l’édition à l’ère du numérique”. Voir le PDF ici.

Puis quelques jours plus tard, (un mardi) quelqu’un l’a posté sur FlickR. En conséquence, Peter Kafka de MediaMemo/Wall Street Journal l’a remarqué et transmis à Jay Yarrow, qui en a fait le “graphique du jour” du Business Insider le mercredi sous le titre “La mort de l’industrie musicale”, en citant Kafka et le post sur FlickR. Le jeudi, l’excellent John Gruber de Daring Fireball a posté un lien menant à ce graphique. Entre ces deux posts, le graphique a commencé à attirer l’attention, notamment de la part du soi-disant expert en musique en ligne Bob Lefsetz (“Premier en analyse musicale”). Personne ne semble l’avoir rattaché à sa source originale ou remarqué ce qui m’a d’emblée sauté aux yeux : ce graphique, c’est de la merde.

Ce qui cloche

Oh, Bain… J’espère vraiment que personne ne vous a engagés pour votre expertise d’“analyse” dans ce domaine.

- Le graphique prend en compte le chiffre d’affaires brut, non ajusté par rapport à l’inflation et à la population.
- Le graphique s’intitule “Chiffre d’affaires mondial de la musique”, mais les données ne concernent en fait que les Etats-Unis. (1)
- Le graphique affiche la mention “Analyse réalisée par Bain”, mais on ne sait pas clairement s’ils ont effectivement réalisé l’analyse, puisque n’importe qui payant 25$ à la RIAA peut se connecter à leur site et voir le même graphique immédiatement, quoique présenté un peu différemment.
- Ils omettent de clarifier comment ils redistribuent (si tel est le cas) les 16 catégories parfois vagues de la RIAA en 4 comme c’est le cas dans leur étude.

Le bon graphique

Toute la discussion ci-dessous concerne la musique enregistrée américaine, puisque couverte par la RIAA. Le graphique ci-dessus a été revu en prenant en compte l’inflation et la population. Pour de plus amples précisions, voir “les détails de fabrication” plus bas.

Corrigeons donc les conclusions erronées que chacun pourrait tirer du travail trompeur de Bain.

Faux : l’industrie de la musique a perdu 40% de sa valeur depuis son point culminant de 1999.
Vrai : L’industrie de la musique a perdu 64% depuis 1999.
Faux : L’industrie de la musique vaut presque 4 fois plus qu’en 1973.
Vrai : L’industrie vaut 45% de moins qu’en 1973.
Faux : L’ère du CD était une aberration (L’avis légitime de M. Gruber)
Vrai : Le point culminant du CD n’était que de 13% supérieur à celui du vinyle, pas supérieur de 250% comme nous le laisse penser le graphique de Bain.

La conclusion générale est que l’industrie de la musique va beaucoup plus mal que ce que semble indiquer le graphique de Bain.
Il y a dix ans l’Américain moyen dépensait trois fois plus qu’aujourd’hui pour acheter des supports de musique enregistrée.
Il y a 26 ans, il dépensait près de deux fois plus qu’aujourd’hui.

Que s’est-il passé ?

Il s’avère que, sans grande surprise, l’industrie de la musique enregistrée réalise la plupart de son chiffre d’affaires grâce aux albums.

Sans surprise aucune là non plus, plus personne n’achète d’albums.

Cela revient à tout juste plus d’un album par personne et par an, et 0,25 album téléchargé (légalement) par an. Ici l’analyse de M. Gruber est plus réaliste, bien que les chiffres actuels soient toujours légèrement inférieurs à ceux de l’ère pré-CD. En plus du piratage et du manque d’intérêt des gens pour l’achat d’albums (par rapport aux singles, voir ci-dessous), il est également possible que le fait de pouvoir facilement transformer ses CD en fichiers numériques (alors qu’on rachetait souvent ses vinyles en CD) explique une partie de la disparité entre les chiffres.

Que nous réserve l’avenir ?

Penchons-nous plus précisément sur ces quelques “nouvelles” sources de revenus, qui étaient inexistantes en 2003:

Le téléchargement d’album et de singles a gentiment grossi, mais il a déjà été clairement établi qu’il est loins de compenser les pertes liées au format physique.
La musique sur téléphone portable, qui inclut “Les sonneries Hi-Fi, les clips, les téléchargements, ou autres contenus mobiles” a atteint son point culminant en 2007, mais décline depuis 2 ans. On dirait que c’est la fin de la sonnerie, qui coincide avec la naissance de l’iPhone ?
Les abonnements (probablement les services tels Rhapsody, Zune PAss et consorts), ont aussi connu le déclin ces deux dernières années.
La chute du mobile et de l’abonnement me surprennent beaucoup, d’ailleurs.
Les seuls à encore rapporter de l’argent sont internet et les radios satellites (comme Pandora) et autres payeurs via SoundExchange. Ils ont connu une belle croissance depuis 2007, mais c’était au moment où l’on a renégocié les taux de royalties pour les diffuseurs en ligne. Même si la croissance se maintient, elle viendra s’ajouter à trois fois rien.
On dirait bien que l’industrie de la musique plus modeste et en décroissance est encore là pour un moment.

Quelques graphiques en plus

On dirait bien que le digital a provoqué le boom du single.

Ca vaut ce que ça vaut, mais voici la version du graphique du chiffre d’affaires ajusté à l’inflation (mais pas à la population).

Enfin, comme je n’étais pas sûr de ce qui faisait partie ou non du graphique de Bain, voici ma version des chiffres de chiffre d’affaires bruts.

Les détails de fabrication :

- Les données de population que j’ai utilisées proviennent de http://www.census.gov/popest/
Les données concernant l’inflation proviennent du CPI-U http://data.bls.gov/cgi-bin/surveymost?cu
Je me suis basé sur le dollar de 2011 (les chiffres de janvier, les derniers disponibles), car je pense que les dollars d’aujourd’hui sont plus parlants pour une meilleure compréhension des sommes en jeu, plutôt que d’utiliser arbitrairement une autre date.
Voici comment j’ai regroupé les catégories de la RIAA :
- 8 track se compose de “8 track” et “other tapes” (décrites comme “reel-to-reel” ou “quadraphonic”)
- Vinyl : se compose de “LP/EP” et “vinyl single”
- Cassettes: se compose de “Cassettes” & “Cassette Single”
- CD: se compose de “CD”, “CD Single”, “DVD Audio”, & “SACD”
- Videos: se compose de “Music Video”
- Digital: se compose de “Download Single”, “Download Album”, “Kiosk”, “Download Music Video”, “Mobile”, “Subscription”, & “Digital Performance Royalties” (décrit comme “SoundExchange royalties”)

(1) La RIAA (sur ce lien) explique : cette base de données inclut les chiffres de livraisons de fin d’année pour l’industrie de la musique enregistrée aux Etats-Unis.

Article initialement publié sur TheUnderstatement.com et traduit par Loïc Dumoulin-Richet

Crédit photo : FlickR CC doug88888

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MON-DIA-LI-SEZ VOUS ! http://owni.fr/2011/03/08/mon-dia-li-sez-vous/ http://owni.fr/2011/03/08/mon-dia-li-sez-vous/#comments Tue, 08 Mar 2011 13:40:25 +0000 Martin Frascogna http://owni.fr/?p=30782 Martin F. Frascogna est un avocat spécialisé dans les questions liées au domaine de l’entertainment. Il intervient auprès de différents labels, tant sur le territoire américain qu’à l’international, afin de les aider à développer leurs catalogues et les opportunités de partenariats à l’échelle mondiale. Il collabore majoritairement avec des artistes indépendants au budget serré. Il tient un blog intitulé Music Globalization sur lequel il détaille ses observations professionnelles.

Dans ce billet, il se sert de son expérience pour attirer notre attention sur une question cruciale pour l’industrie de la musique aujourd’hui : la mondialisation, ses effets et ses bienfaits pour les artistes.

Mon blog traite rarement d’histoires personnelles. Ce billet requiert pourtant que l’on enfreigne cette règle et que je partage cette histoire vécue, qui va essentiellement définir le sujet de cet article.

Avant de devenir avocat dans le secteur de l’entertainment, je me plaisais à partager mon temps entre des jobs liés à l’industrie et la fac. En ayant un pied dans la réalité professionnelle et un pied dans la théorie, j’ai vraiment apprécié le fait de pouvoir analyser les parallèles entre ce qui était enseigné aux professionnels et ce qui se faisait réellement dans l’industrie. Le deux réussissent rarement à cohabiter, voire jamais. Ensuite est arrivée l’université DePaul.

DePaul dispensait un master en marketing international, et comme je venais de valider un master en communication internationale je me suis dit que je pourrais transférer quelques crédits et m’en sortir avec un diplôme de plus. Faux. DePaul m’as challengé. L’université a insisté pour que je me constitue un programme selon mes expériences passées, présentes et futures dans l’industrie et que j’adapte mon programme afin de mieux comprendre le “marketing musical international”. Bien sur, pourquoi pas – ça sonne plutôt bien. L’université a aussitôt ouvert son “alumni rolodex”, m’ont mis en relation avec des groupes, des labels, et plusieurs personnalités de l’industrie des environs de Chicago pour voir si je pouvais assister ces structures dans l’exportation de leur business hors des Etats-Unis, et plus encore, créer des opportunités au travers des tendances marketing spécifiques à chaque pays. Je n’oublierai jamais le premier groupe avec lequel j’ai travaillé (et la plupart des groupes avec qui j’ai travaillé après). Ils répétaient tous la même chose : “ça marche pas mal pour nous ici, mais nous avons vraiment besoin d’accroître notre base de fans pour survivre. Nous avons décidé de tourner en Europe et de voir ce qui se passe.” Comme je m’y attendais, il n’y avait aucun sens à cette réplique qui voulait littéralement dire, “on va se pointer là-bas, voir si notre musique colle à leur mentalité” ( = un déficit financier). Achevez moi.

Mon rôle était simple et complexe à la fois. J’ai tout d’abord commencé à analyser mon sujet, le genre, les marchés locaux, les sponsors potentiels, la relations des labels… et j’ai comparé tout ça à certains marchés internationaux. C’était difficile de constater qu’il n’existait aucune recherche pour évaluer ces marchés. Je me suis vite aperçu que chaque pays avait sa propre culture, ses niches, ses fans, ses habitudes de consommation, ses attentes au niveau des concerts, ses tendances marketing et la liste est encore longue. Ajoutez cela aux douanes, permis de travail, frais d’envois, les matériaux d’impression, la location de matériel et de possibles complications avec les services d’immigration – “on va tenter le marché Européen” était une déclaration pour le moins irréaliste pour un groupe qui ne bénéficiait pas du soutien d’une major ou d’accords avec des avocats qui s’y connaissent vraiment en droit international en plus d’être efficaces en droits des affaires culturelles. En effectuant des recherches (d’une manière que je ne divulguerai pas), j’ai été capable d’élaborer des plans de développement pour plusieurs groupes. Ces plans ne faisaient pas que décrire les étapes 1, 2, 3 en termes de cible, mais ils donnaient également une analyse détaillée de la façon dont il fallait assurer la promotion sur chaque territoire.

Après avoir fait aboutir plusieurs de ces projets, j’ai senti que mon travail était accompli – au cours suivant s’il vous plaît. Faux à nouveau. Etrangement (pour moi du moins), plusieurs labels ont commencé à me solliciter afin que je les assiste dans la tâche de s’exporter sur de nouveaux marchés. J’étais attéré, non pas que les labels m’appellent mais qu’ils ne sachent pas le faire eux-même. Les uns après les autres, la même demande, “aide-nous à nous exporter outre-Atlantique”. Ensuite, ce sont les labels internationaux qui sont venus vers moi avec la même demande. J’ai perçu qu’il y avait une vraie place à prendre sur le marché. Puis (à cette époque), la mère de toutes nos patries, Universal (dans un lieu que je ne citerai pas en Europe), m’a demandé de l’aider à exporter un de ses artistes des plus vendeurs aux Etats-Unis. Quoi ??! Je me suis dit, “vous êtes Universal, je vous en supplie dites-moi que vous savez développer des artistes sur de nouveaux marchés?” Non.

C’est alors devenu évident pour moi. Malgré le chaos dans l’industrie du au téléchargement illégal, les deals 360°, les licenciements aucune évolution n’avait eu lieu depuis l’industrie traditionnelle. Les gens n’avaient toujours pas appris de leurs erreurs et n’évoluaient pas par rapport aux schémas traditionnels de l’industrie.
Par exemple: les DA trouvent des artistes, les labels signent les-dits artistes, ils créent du buzz en attirant l’attention des radios, et plus tard, la distribution physique s’active dans des lieux tels que les magasins de disques, Target, Bestbuy… afin de vendre cette musique et que tous puisse rentrer dans leurs frais. Ce modèle est désormais obsolète.

Alors qu’est-ce que toute cette histoire a à voir avec la mondialisation de la musique ? Tout. C’est le modèle anti-globalisation, cette approche traditionnelle que les professionnels de l’industrie ont, à notre grand malheur.

Il y a dix ans, les charts Billboard identifiaient ne comptaient que très rarement d’artistes internationaux. Statistiquement, environ 2% des artistes présents dans le top étaient étrangers. Désormais, plus de 30% des artistes sont internationaux. Les musiciens internationaux ont de nos jours une forte présence sur la scène Américaine, et les musiciens et labels Américains doivent repousser leurs limites (à savoir tourner hors du marché US). Ceci ne s’applique pas simplement aux groupes US, le développement international prend place partout, dans tous les pays et plus que jamais. Les opportunités de synchronisation internationale batte son plein, les opérations de sponsoring intercontinentales sont en plein essor, le placement de titres dans les jeux vidéos, produits en édition limitée, les applications, et les festivals de musiques internationaux sont désormais dominants. Pourquoi penseriez-vous localement quand le monde vous offre plus d’opportunités que vous n’auriez jamais pu rêver?

Ce n’est pas en appliquant simplement les discours stratégiques (c’est à dire une réflexion mondialisée) que vous réussirez pas raviver l’industrie. La mondialisation de la musique signifie que vous devez exploiter toutes les possibilités, et plus précisément, vous devrez établir de nouvelles manières de distribuer votre musique via les nouvelles grandes avenues mondiales qui sont la plupart du temps trop importantes pour un artiste DIY. Vous devez investir dans une assistance. Posséder un compte iTunes accessible depuis l’Espagne, ou un compte CDbaby par lequel quelqu’un en Grèce pourra se procurer votre album ne signifie pas que vous êtes un artiste international. Cela veut simplement dire que vous avez mis en place un véhicule de communication au travers duquel des fans potentiels pourraient acheter votre musique, maintenant, vous devez être aux commandes de ce véhicule et l’installer là où les fans achèteront la musique.

Nombre d’entre vous liront cet article et se diront : “hum ok, c’est une info futile !” Je suis d’accord, mais je vois rarement les gens appliquer effectivement ces techniques. Les appliquer, naviguer en terrain international et explorer de nouveaux marchés n’est pas chose aisée. C’est un processus qui prend du temps, bien plus que de s’attaquer uniquement au marché local, et de plus, les questions légales qui y sont liées rendent les choses d’autant plus difficiles. Traverser les frontières avec des contenus créatifs, des copyrights, des sponsors etc, induit des coûts supplémentaires (avocats spécialisés dans l’entertainment, boites de management internationales, attachés de presse internationaux, etc.), mais en raison de l’émergence rapide de ce modèle globalisé, cette spécialité n’est pas bien maîtrisée par les avocats. D’autres, à la lecture de ce billet, pourront croire que je fais de la pub pour mes services d’avocat spécialisé dans l’entertainment qui se concentre sur le développement à l’international

Certes, je comprends les enjeux de l’internationalisation parce que c’est ma niche, mais là encore, vous avez tort. Vous n’avez pas idée du nombre de personnes à qui je dirais très explicitement “non, je ne peux pas vous représenter”, d’autant plus si cela ne colle pas sur le plan créatif. De plus, concentrer son activité sur la mondialisation de la musique signifie qu’il faut offrir à ses clients son point de vue, sa créativité, ses contacts et ses connaissances juridiques, et on ne peut pas le faire avec un nombre infini de clients.

Que vous soyez avocat, manager, agent, musicien, label, artiste ou assistant de production, je vous pose cette seule et unique question: “que pensez-vous faire dans 5 ans si vous ne parvenez pas à acquérir des compétences internationales ?” Franchement ? Vous pouvez être d’accord ou non avec ce que je dis, mais les frontières s’estompent un peu plus chaque jour, nous sommes de plus en plus connectés, et nous sommes influencés par des cultures différentes à chaque minute. En plus de la mondialisation généralisée qui touche toutes les industries, des télécoms à l’ingénierie, observez le morcellement que subit notre industrie. De nouveaux styles prennent vie chaque nuit, des groupes plus ou moins inconnus peuvent générer des millions de hits sur YouTube en une heure et chaque minute des découvertes musicales sont faites via Twitter. Ces actions ont-elles des conséquences à un niveau local ou mondial ?

Article initialement publié sur Music Globalization, le blog de Martin F. Frascogna et traduit par Lara Beswick.

Retrouvez Martin sur Twitter

Crédits photos : FlickR CC futurealtlas.com, jah~, duke.roul

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David Hyman (MOG) : “YouTube ne m’empêche pas de dormir” http://owni.fr/2011/02/28/david-hyman-mog-youtube-ne-mempeche-pas-de-dormir/ http://owni.fr/2011/02/28/david-hyman-mog-youtube-ne-mempeche-pas-de-dormir/#comments Mon, 28 Feb 2011 16:23:26 +0000 Kyle Bylin http://owni.fr/?p=30576 Kyle Bylin est à l’origine du site américain Hypebot.com, qui se fait l’écho des évolutions de l’industre de la musique. Vous pouvez le retrouver sur Twitter (@hypebot, @kbylin)

Cet article est une réponse à l’article : “Youtube : la musique gratuite rapporte autant que la musique payante

J’ai eu l’occasion d’échanger avec David Hyman, le fondateur et PDG de MOG, un service musical basé sur le “cloud”. Au cours de cet entretien, David et moi-même abordons l’impact de YouTube sur la musique et pourquoi les périodes d’essai gratuites sur les services de musique par abonnement doivent être allongées.

Ce qui suit est une version éditée de notre conversation.

Hypebot : Bonjour Dave, merci de m’accorder un peu de votre temps.

David Hyman : Bonjour !

Commençons doucement, nous passerons progressivement à d’autres sujets. Eliot Van Buskirk, du site Evolver.fm, a récemment publié un article à lire absolument. Il y disait des choses intéressantes sur YouTube. Globalement, ce service a beaucoup apporté à la musique, mais paradoxalement, il lui fait sans doute aussi du tort. Pensez-vous que YouTube, avec toute sa musique en accès libre et le fait que chacun puisse y partager ce qu’il veut, soit néfaste pour MOG ?

Je ne pense pas que nous perdions des abonnés au profit de YouTube. Cette expérience (YT) concerne plutôt les tubes. On ne peut pas y écouter une succession de chansons. Il n’y a pas de programmation passive. Pas de playlists. Pas d’albums. Le principe est plutôt : “un titre à la fois”. Avant 1985 on ne faisait pas de clips vidéo, et pourtant il y a eu beaucoup de BONNE MUSIQUE avant 1985 ! Après cette date, la video a été cantonnée à quelques chansons par album au mieux. Si vous voulez entendre les tubes, écoutez la radio ou allez sur YouTube. Je ne crois pas que nos abonnés soient ce type de consommateurs.

D’accord. L’autre point soulevé par Buskirk dans son papier concerne le fait que la plateforme pousse de nombreux développeurs à intégrer l’API de YouTube, au lieu d’essayer de monter des partenariats avec des services existants comme MOG. Le fait que l’API de YouTube soit disponible porte-t-il préjudice à MOG du point de vue de l’innovation et de l’intégration ?

Je n’ai aucun site séduisant utilisant l’API YouTube pour offrir une expérience d’écoute satisfaisante qui me vienne à l’esprit. Nommez-en un ! Vous voyez, YouTube ne nous rend pas service. Mais il ne nous fait pas vraiment de mal, voire pas du tout. Ca me fait juste un peu mal au coeur. Mais je n’en suis pas non plus à perdre le sommeil en m’inquiétant des projections de MOG par rapport à YouTube !

Et SoundHound alors ? Plutôt que de recommender des streams de 30 secondes depuis MOG, leur app envoit les gens vers Youtube.

C’est vrai. Mais Soundhound veut aussi inclure MOG ! Ce sera bientôt le cas. On peut payer à Soundhound des frais d’affiliation. Qu’est ce que Youtube paie à Soundhound ?

Bien vu. Passons ! Un des sujets qui m’interpellent le plus concerne les périodes d’essais gratuits. Pensez vous qu’elles soient trop courtes ?

Bonne question ! Je ne pense pas qu’on ait suffisamment de données pour le moment. Je dirais que Netflix se débrouille très bien pour ce qui est de proposer des prestations satisfaisantes dans le cadre d’une période d’essai de durée comparable.

Et pour les films, est-ce différent ?

Peut être ! Je crois qu’on va en arriver là. Pour fournir davantage que ce que l’on fournit déjà, cela coûterait davantage aux labels. Et quand bien même, ils restreindront toujours la quantité de contenu gratuit que l’on peut proposer. Les frais associés à la mise à disposition de contenu gratuit au delà de la période d’essai gratuit que nous proposons sont prohibitifs. Les labels exigent des taux plutôt élevés sur la base du “par titre/par stream”. La modélisation qu’on a faite nous apprend qu’on ne pourrait pas compenser les coûts par la conversion et la publicité. Est-il possible qu’on ait tort ? Oui. Les taux sont très élevés, croyez-moi. Si je pouvais donner davantage et faire fonctionner le modèle, je le ferais. Nous passons une bonne partie de notre temps chaque jour à plancher sur ce sujet.

C’est aussi comme ça que je vois les choses. Les coûts sont beaucoup trop élevés, quoi qu’on en dise.

Nous essayons de trouver des solutions pour donner gratuitement de manière restreinte et ce de mieux en mieux et avec succès ! Ma seule inquiétude, c’est qu’une fois qu’on passe de “gratuit” à “gratuit restreint”, cela devient un “essai gratuit” et donc on perd l’intérêt de la vraie gratuité. Avec les coûts auxquels on fait face, on ne peut pas fournir du vrai gratuit.

J’imagine que le “gratuit restreint” au final ce serait une fonction “radio” ou du streaming limité. Pour moi, le bon côté d’un tel arrangement est que cela donne aux amateurs de musique le temps de se construire leur bibliothèque musicale. Plus ils aiment de chansons (chacune étant stockée dans leur bibliothèque), plus il est facile pour eux de devenir “propriétaires” de ces titres et de voir la valeur qu’a le fait de payer pour y accéder.

Je suis d’accord.

De mon point de vue, le cas des films est bien différent de celui de la musique. Je dirais que les gens ne se considèrent pas propriétaires des films qu’ils regardent en streaming sur Netflix parce qu’ils ne sont pas sensés l’être. La musique, ce n’est pas comme le cinéma. C’est plus comme le canapé que vous louez. Une fois qu’il est chez vous, vous avez du mal à voir comment vous allez en faire “votre” canapé. Une fois la période d’essai passée, vous n’aurez plus envie de vous en séparer. En vrai, vous pensiez que vous l’aviez loué, mais en fait, vous l’avez dors et déjà acheté.

Bien vu. Je dirai ceci : ne prenez pas ce qui suit pour argent comptant, ce n’est qu’une question de données… On a testé deux options : barrière de péage contre accès gratuit. Demander aux gens de payer avant d’utiliser l’essai gratuit s’est révélé meilleur en termes de conversion, au même niveau que le revenu net. On a tendance à penser que les choses dépendent davantage de comment le visiteur est arrivé sur site. Dans certains cas, ce serait mieux sans paywall. Et cela dépend aussi de la plateforme utilisée : smartphone, web etc…

Je crois que vous avez raison. Là tout de suite je ne me souviens pas des études faites à ce sujet. Mais globalement, nous échouons à prendre en compte la variable “origine” dans la prise de décision. Alors, comment se séparer du fardeau de la “propriété” sans pour autant enlever les avantages cognitifs ?

Les gens doivent pouvoir accéder à la musique de partout : depuis leur voiture, leur télé, leur téléphone, et leur console de jeu. Partout. Je pense que les bénéfices de la propriété sont déjà morts. Le problème, c’est principalement un manque d’éducation.

Tout à fait. Autre chose : quand on dit (et par “on” je veux dire “je” !) qu’il faut que les utilisateurs assument la propriété de leur musique, ça ne veut pas dire grand chose. Une génération entière de fans n’a absolument aucune idée de ce que signifie “posséder de la musique”, sous quelque forme que ce soit. Cette génération n’a d’ailleurs jamais eu à faire d’effort non plus pour la trouver.

Oui, comme ma fille de 7 ans. Elle a MOG sur un iPod dans une station d’accueil Altec Lansing dans sa chambre. Elle est accro. Elle ne sait pas faire la différence entre le téléchargement et le streaming. Allez, je dois me sauver !

Pas de problème, merci d’avoir pris le temps de discuter !

Article initialement publié sur Hypebot.com et traduit par Loïc Dumoulin-Richet

Illustrations CC FlickR: william couch, orange_beard, samantha celera

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http://owni.fr/2011/02/28/david-hyman-mog-youtube-ne-mempeche-pas-de-dormir/feed/ 0
YouTube : “la musique gratuite rapporte autant que la musique payante” http://owni.fr/2011/02/22/youtube-la-musique-gratuite-rapporte-autant-que-la-musique-payante/ http://owni.fr/2011/02/22/youtube-la-musique-gratuite-rapporte-autant-que-la-musique-payante/#comments Tue, 22 Feb 2011 14:04:21 +0000 Eliot Van Buskirk http://owni.fr/?p=30457 Eliot Van Buskirk écrit pour le site Evolver.fm et s’interroge sur les problématiques liées à l’évolution des business models de la musique.

Baby, de Justin Bieber, la vidéo la plus vue sur YouTube

Alors que les maisons de disques et les sites de musique en ligne se battent pour convaincre les fans de musique de continuer à payer la musique, YouTube, lui-même un acteur majeur du secteur de la musique enregistrée, affirme que la distribuer gratuitement est aussi rentable pour les ayant-droit que de la faire payer, le tout étant inextricablement lié aux services de musique en ligne freemium comme Spotify et le très attendu Google Music.

Dans un entretien accordé à Evolver.fm au début du mois, les dirigeants de YouTube confirment que le site peut rapporter aux labels autant que des services payants et mettent en avant l’augmentation oscillant entre 200 et 300% de recettes que le site a générées auprès des titulaires de droits d’auteur l’année passée. Ils incombent cette forte croissance à l’augmentation générale du trafic notamment sur les téléphones mobiles, à des formats de publicité optimisés et plus rentables, à l’intégration d’AdWords dans le contenu vidéo (à travers lequel les annonceurs proposent des publicités que l’internaute « choisit » de regarder), à une nouvelle génération de curateurs qui partagent les vidéos sur les blogs et les réseaux sociaux multipliant ainsi leur audience, à des équipes commerciales plus efficaces particulièrement au sein de Vevo (une joint-venture associant Google, les principales maisons de disques et Abu Dhabi) ainsi qu’au système d’identification de contenu de YouTube qui permet aux détenteurs de droits d’auteur de gagner de l’argent même dans le cas d’une utilisation frauduleuse de leurs chansons.

« Nos plus gros partenaires musicaux gagnent plusieurs millions de dollars par mois » confie Chris Maxcy, le directeur des partenariats liés aux contenus sur YouTube. « Ce qui est également très impressionnant, c’est le niveau de croissance. Les niveaux de monétisation ont été multipliés par 2 voire 3 et ce seulement sur l’année passée…Nos labels partenaires sont ravis et nous misons sur une poursuite de la tendance. J’espère que d’ici un an nous pourrons annoncer de nouveau une multiplication des recettes par 2 ou 3 ».

Selon YouTube, la musique gratuite est aussi rentable que la musique payante. Et cela pourrait inspirer Google…

« Nous ne sommes pas attachés à un unique modèle payant en soi » explique Phil Farhi, un chef de produit au sein de l’équipe responsable des solutions de monétisation pour YouTube chez Google. « Nous nous sommes jusque là beaucoup concentrés sur la publicité, mais si certains utilisateurs dépensent de l’argent pour du contenu, d’autres dépensent du temps et de l’attention. Nous nous sommes penchés sur cette seconde catégorie. Et nous voyons qu’en optimisant vraiment tout, nous pouvons rapporter aux labels autant que les autres. »

Certains ne considèrent pas la valeur de la musique gratuite car ils demeurent trop concentrés sur son prix.

« C’est un piège connu : les gens se concentrent uniquement sur le prix des services intégrant la publicité en opposition au prix des plateformes d’abonnement ou de téléchargement », précise Phil Farhi. « Il ne faut pas seulement s’intéresser au prix mais aux niveaux d’audience et de visionnages atteints. »

La gratuité d’un produit en augmente la consommation. C’est une règle microéconomique avérée et une tendance prévisible. En effet qui ne voudrait pas d’un repas gratuit ? Ce qui est plus surprenant c’est que YouTube affirme pouvoir générer autant de recettes que des services payants à l’instar d’iTunes.

« Si on se penche sur les chiffres de Lady Gaga et que l’on compare le nombre de visionnages d’une vidéo sur YouTube et le nombre de téléchargements sur iTunes, il est évident qu’elle gagnera plus d’argent au travers d’un téléchargement payant que d’un visionnage sur YouTube » explique Phil Farhi. « En revanche si l’on raisonne en termes de trafic (c’est à dire le nombre de personnes qui regardent plusieurs fois ses vidéos, qui les regardent avant même de télécharger la chanson ou même découvrent l’artiste sur YouTube) il est aisé de comprendre comment ce système gratuit peut rivaliser avec un service payant. »

Le dilemme entre musique gratuite et musique payante a d’autant plus d’écho que la musique est aujourd’hui de plus en plus distribuée via des applications installées sur les téléphones mobiles, ordinateurs et à terme télévisions ou même autoradios. Les petits développeurs ne pouvant négocier des licences en propre auprès des labels mais désirant intégrer la lecture de morceaux complets à leur offre font face à un choix difficile. Ils peuvent soit intégrer gratuitement les vidéos YouTube à leur application (via Discovr) soit développer un abonnement limitant le temps d’écoute à 30 secondes pour les non-inscrits (MusicMapper).

Il y a quelques semaines, nous avons interrogé YouTube sur les risques que font peser sur l’industrie musicale une offre de musique gratuite et à la demande devenant une alternative à des services tels que MOG, Rdio, Rhapsody ou Spotify auprès des utilisateurs et des développeurs.

« Vous soulevez des questions intéressantes au sujet de certaines de ces applications » nous a répondu le directeur des partenariats liés aux contenus  Chris Maxcy. « Notre philosophie est la suivante : nous souhaitons rendre notre contenu le plus accessible possible. Nous voulons être la plus grande plateforme de divertissement, et nous pensons l’être déjà. Nous voulons nous assurer que les internautes ont accès aux vidéos par différents moyens…Tout cela est positif mais le risque avec ce principe et le système attenant, c’est que quelques personnes dans le monde abuseront de votre bonté et de l’accessibilité du contenu. Avec nos APIs, la grande majorité des développeurs respecte nos conditions d’utilisation. »

Sur les 1à vidéos les plus populaires sur YouTube, sept sont musicales

Les conditions d’utilisation de l’API YouTube précisent que les développeurs qui veulent intégrer des morceaux entiers à leur application peuvent le faire seulement s’il s’agit d’applications non commerciales (NB : cette information a été livrée par Farhi lors de l’entretien mais apparemment YouTube autorise l’utilisation de son interface dans une optique commerciale), si les vidéos complètes sont présentées et non seulement la musique qui en est extraite, et si les publicités de YouTube sont prises en compte.

Songza, Muziic et d’autres services n’ont pas respecté ces règles il y a quelques années, suite à quoi YouTube leur a interdit l’accès à son API ou menacé d’interdiction.

« Je pense que les applications intégrant la musique sont une excellente idée et nombre de services sont sérieux. Il est plus intelligent pour un développeur de s’assurer de respecter les conditions d’utilisation que de penser pouvoir les contourner pour accéder à notre plateforme » précise Phil Farhi. « Ils seront obligés de cesser leur activité et l’expérience du consommateur sera mauvaise car il ne pourra plus regarder les vidéos YouTube ».

Il est donc clair que si les développeurs d’applications poussent trop loin leur intégration de YouTube, ils en seront empêchés et YouTube a prouvé par le passé être capable de telles mesures. En revanche le constat que la musique gratuite est aussi rentable que la musique payante prouve que les développeurs devraient inclure les deux options : des vidéos YouTube pour les fans qui ne veulent pas payer pour écouter de la musique et un service d’abonnement tel que Rdio pour ceux qui désirent le faire.

A terme, le véritable bénéficiaire du postulat « la musique gratuite et la musique payante génèrent autant de recettes » pourrait être Spotify, ou même Google.

Phil Farhi constate le succès de Spotify sur la plateforme Facebook en Europe, car les internautes intègrent les liens Spotify à leur fil d’actualité (la version gratuite offre jusqu’à 20 heures de musique par mois). De plus, Spotify s’intègre directement à Facebook comme un réseau de partage musical. En revanche aux Etats-Unis les utilisateurs de Facebook préfèrent largement intégrer la musique via YouTube, comme chaque fan de musique américaine sur Facebook a pu le constater.

L’atout de Spotify réside dans sa capacité d’une part à rentabiliser l’écoute gratuite au travers de la publicité, d’autre part à permettre aux utilisateurs prêts à payer des services supplémentaires (application mobile, lecture hors ligne, meilleure qualité de son, absence de publicité) de ne pas changer de service et risquer de perdre leurs playlists, notes et contacts.

La leçon à tirer du débat entre YouTube et les services de musique payants est que Spotify, ou un type de service équivalent tirant profit à la fois de la musique gratuite et payante, est capable de générer des recettes au sein d’une industrie en proie à une profonde crise.

Article initialement publié sur Evolver.fm et traduit par Audrey Malmenayde.

Crédit photos : FlickR CC codenamecueball & captures d’écran.

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http://owni.fr/2011/02/22/youtube-la-musique-gratuite-rapporte-autant-que-la-musique-payante/feed/ 4
Artistes: donner votre album a du bon http://owni.fr/2011/01/14/artistes-donner-votre-album-a-du-bon/ http://owni.fr/2011/01/14/artistes-donner-votre-album-a-du-bon/#comments Fri, 14 Jan 2011 14:42:33 +0000 Jim Grobecker http://owni.fr/?p=29566 Jim Grobecker développe des stratégies marketing pour des artistes et des marques. Il possède son propre site et publie également sur Music Think Tank.

C’est un fait : tout le monde télécharge de la musique gratuitement.

Sean Parker, connu pour être l’un des fondateurs de Napster a récemment affirmé dans une interview si l’on “regarde les chiffres, c’est entre 4 et 10 milliards de titres qui sont téléchargés illégalement chaque année, contre environ 4 milliards de téléchargements légaux”.

La musique sera toujours présente sur les plateformes de partage de fichiers et les internautes continueront à télécharger de la musique gratuitement, mais pour les artistes, enregistrer est encore plus important qu’avant. Les contenus enregistrés ont une nouvelle raison d’être. En effet, ils ne seront plus une source de revenu directe pour les artistes, mais serviront aux consommateurs de point d’entrée dans la “marque”. Les revenus seront générés par les produits dérivés ou les places de concerts, ou encore par le biais de partenariats avec des marques cherchant à s’associer avec des artistes pour relayer leurs valeurs. La solution au problème du partage de fichiers passe par une meilleur gestion de leurs enregistrements de la part des artistes en créant par exemple sur leur site web une page d’entrée (ou landing page) dédiée à l’hébergement des fichiers en téléchargement.

Votre landing page vous veut du bien.

De nombreux facteurs définissent la manière dont les sites apparaissent dans les moteurs de recherche comme Google ou Bing. Jetons un œil aux facteurs de classement les plus importants qui asseyent l’autorité d’un site (classement basé sur le nombre de liens pointant vers votre site et sur la qualité de ceux ci), afin de souligner l’importance d’avoir une landing page contenant un lien de téléchargement gratuit :

- Les liens entrants : mènent vers votre site depuis d’autres blogs ou sites. Ces liens sont garants de l’utilité et la réelle valeur de votre contenu.  SEOmoz, leader dans le domaine du marketing en ligne et des algorithmes de classement, affirme que dans  24% des cas, le référencement provient de la notoriété globale du domaine, 22%  de la popularité du lien sur la page qui renvoie vers votre site, et 20% du texte utilisé dans ce lien. Les liens représentent donc 66% de la capacité d’un site à apparaître das les résultats d’une recherche.

Exemple : Wikipedia.org apparaît souvent très haut dans les résultats de recherche. Selon le site Yahoo Site Explorer, qui répertorie le nombre de liens d’un site, Wikipedia a plus de 8,2 millions de liens, qui plus est de sources très reconnues. C’est pourquoi Wikipedia apparaît dans les premiers résultats de recherche.

- Mots-clés : ce sont les termes que l’on utilise pour améliorer le référencement en les incluant dans le titre de la page d’entrée, l’url ou partout ailleurs sur la page. Les mots-clé correspondent à 15% environ des algorithmes de référencement. Gardez à l’esprit que même les mots-clés n’ont pas la même valeur que les liens, vous pouvez les contrôler plus facilement que les liens entrants.

Exemple : tapez “Rival Schools Torrent” dans Google et vous verrez que le premier résultat est un lien vers la landing page Piratebay.org. Elle contient les mots “Rival School” dans son titre ainsi que dans l’url ce qui a une incidence sur le référencement de cette page pour cette recherche en particulier.

Les réseaux de partage de fichiers contrôlent les liens de téléchargement gratuit.

Les internautes sont à la recherchent de musique gratuite sur la toile, ce qui bénéficie pour le moment aux sites de partage de fichiers. Il y a 6,2 millions de liens vers Piratebay.org, 6,4 millions pour Isohunt.com, 2 millions pour Utorrent.com et 3,8 millions pour Mininova.org. Ces liens sont attachés à des noms d’artistes et d’albums qui sont des mots clé que les internautes utilisent pour trouver de la musique en ligne. Pour cette raison, les sites de partages de fichiers sont souvent mieux classés dans les recherches que les sites des artistes eux-mêmes. Il suffit d’une fois pour convertir un fans au téléchargement illégal.

Comment capitaliser sur le partage de fichier contrôlé par les artistes ?

Lorsqu’un artiste crée une landing page dédiée contenant un album en téléchargement gratuit, les meilleurs sont souvent linkés. Plus les artistes seront linkés, plus ils supplanteront les sites de file sharing dans les moteurs de recherche et au final détourneront le trafic de ces sites. C’est le principe du file sharing contrôlé par les artistes, qui bénéficie directement aux artistes individuellement. Prenons un exemple :
Girl Talk, aka Gregg Gillis a sorti un nouvel album intitulé “All Day le 15 novembre dernier sur le label Illegal Art en tenant compte de ces concepts. Le disque était gratuit et hébergé sur une landing page, donnant ainsi 4 informations intéressantes:

1. Girl Talk s’est fait linker 14903 fois. Liens qui, sans landing page, auraient orienté vers les sites de file sharing. Le site de Girl Talk a été mentionné par des sites de référence comme Mashable.com et MTV.com, bénéficiant ainsi d’un meilleur référencement.

2. Hausse considérable du trafic le mois de la sortie. En regardant les statistiques grâce à Compete.com, on observe qu’entre mai et octobre, le site avait reçu 3025 visiteurs uniques. Pour le seul mois de novembre, on est passé à 211 111 VU.

3. Lorsque l’on tape “Girl Talk Download” dans Google, la landing page de GT arrive devant les sites de file sharing dans le résultats de recherche. Cela montre que le recours à ces sites devient inutile. C’est exactement comme ça que les artistes devraient utiliser le partage de fichier.

4. Les références à Girl Talk sur les réseaux sociaux ont explosé durant la semaine de sortie de l’album. La semaine du 15 au 22 novembre 2010, on compte 18,5 million de mentions sur Facebook et Twitter, contre 15 tweets la semaine précédente. Ces mentions on développé la “marque”  et encouragé les liens vers le site de l’artiste.

Optimisez votre landing page.

Il est clair qu’un album en téléchargement gratuit attirera les liens et les nouveaux visiteurs. Une landing page bien pensée transformera ces visiteurs en consommateurs. Faites en sorte que cette page soit une meilleure expérience pour l’internaute que les sites de partage de fichiers. Gardez à l’esprit que tout le monde n’attend pas la même chose d’un site web. Chaque visiteur est à un stade différent du processus d’achat. Certains connaissent déjà bien la musique et la “marque”, d’autres non. Considérez le processus d’achat comme un entonnoir. Le contenu enregistré est la partie haute de l’entonnoir, et constitue le point d’entrée dans le cycle d’achat et la marque de l’atiste. Une fois dans l’entonnoir vous devez guider le consommateur jusqu’en bas, jusqu’à la vente.

Les visiteurs qui viennent pour la première fois voudront découvrir l’album. Proposez un formulaire d’inscription à une newsletter, des liens vers vos profils sur les différents sociaux (ShareThis propose un tas de très bons plugins et de boutons personnalisables). Cela permettra à vos consommateurs de rester en contact avec vous et de revenir à la landing page lorsqu’ils seront prêts à passer à l’achat. Pour ces visiteurs “revenants” qui sont tombés amoureux de votre musique, il existe une immense opportunité de vendre du merch, des places de concert, et des coffrets exclusifs réservés aux super-fans. Tout cela doit se trouver sur la landing page. De la bonne musique vous permettra de vendre des produits dérivés.

Enfin, optimisez votre landing page en y plaçant des mots-clé spécifiques pour apparaître correctement dans les recherches. Faites une recherche avec “Google Keyword Tool” (assurez vous que vous avez coché l’option “exact match”). Lorsque vous ajoutez des mots clés sur votre site, mettez vous dans la tête d’un consommateur potentiel à la recherche de nouvelle musique. Essayez de voir à quel niveau de résultat arrive la recherche “votre nom torrent”. Le mot-clé “torrent” fait l’objet d’environ 151 millions de recherches chaque mois. C’est comme ça que les gens cherchent de la musique sur Internet.

Est ce que le fait de vendre 10€ un album qui de toutes façons se retrouvera sur les sites de file sharing a plus de poids que de l’offrir sur le site de l’artiste, générant ainsi un grand nombre de liens vers ce site ainsi que de meilleurs résultats de recherche, des ventes de merch, de places de concert et une présence en ligne plus efficace et durable ? Le partage de fichiers a déjà changé le paysage musical. C’est maintenant aux artistes de changer le paysage du file sharing.

Article initialement publié sur Music Think Tank

Traduction : Loïc Dumoulin-Richet

Crédits photos : FlickR CC Carlos-maya, niklaswikstrom, randradas

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http://owni.fr/2011/01/14/artistes-donner-votre-album-a-du-bon/feed/ 3
Connectez vous à vos fans ! http://owni.fr/2011/01/11/connectez-vous-a-vos-fans/ http://owni.fr/2011/01/11/connectez-vous-a-vos-fans/#comments Tue, 11 Jan 2011 09:27:15 +0000 Chris Bracco http://owni.fr/?p=29507 Vos fans sont l’essence même de votre carrière. Sans eux, elle n’existe pas et la musique n’est rien de plus qu’un passe-temps. Vos fans achètent, ils écoutent votre musique, vous donnent leur avis, vous partagent avec leurs amis, viennent à vos concerts et portent des t-shirts à votre effigie. C’est grâce à eux que vous pouvez devenir musicien à temps plein et vivre la vie d’artiste. Les fans les plus fidèles seront toujours à vos côtés quoi qu’il arrive, continueront à acheter votre musique et vous aideront bien des fois au cours de votre carrière.

Rien de mieux que le début d’une nouvelle année pour montrer à vos fans qu’ils comptent, ça ne peut qu’être bon pour vous. Parce qu’ils méritent plus que des chansons et des t-shirts.

N’offrez pas un simple concert. Offrez une expérience live.

Vos fans ont été assez cool pour payer pour vous voir en concert, le moins que vous puissiez faire pour les remercier est de leur offrir un concert inoubliable qu’ils s’empresseront de relater à leurs amis par la suite. Faites quelque chose d’amusant et unique qui fasse ressortir votre personnalité au mieux et qui marque les esprits. Quelques soient les attentes de vos fans avant le concert, celles-ci doivent avoir volé en éclats à la fin. Éblouissez-les, et offrez-leur en plus que ce pour quoi ils ont payé.


Les possibilités sont sans fin, mais voici tout de même quelques idées pour essayer d’en donner plus à vos fans lors de vos concerts :

- Apprenez au public les paroles de refrain d’une chanson, prévenez les quand c’est le moment et faites-les chanter à votre place.

- Choisissez un fan au hasard pour monter sur scène et chanter à vos côtés (vous pouvez choisir à l’avance s’il le faut, mais restez spontané).

- Racontez une anecdote ou quelque chose qui vous tient à coeur.

- Offrez un CD ou un t-shirt entre deux chansons et faites monter le gagnant sur scène pour venir chercher son prix.

Traitez les abonnés à votre mailing list comme des rois.

Au lieu d’un simple formulaire d’inscription sur votre site, utilisez un service tel que Fanbridge, Hostbaby, Nimbit ou Topspin qui permettent d’offrir automatiquement à vos fans une chanson, un EP, un livret de paroles ou tout autre cadeau numérique. Installez le formulaire sur votre site, indiquez le plus clairement possible que vous donnez quelque chose en échange de l’inscription à la mailing list, et précisez que les informations qu’ils vous soumettront resteront confidentielles et qu’ils ne seront pas spammés.

Une fois qu’ils ont inscrits, offrez à vos fans des informations exclusives sur tout ou presque. Trouvez leur date de naissance et envoyez-leur une carte postale personnalisée avec tous vos vœux. Demandez-leur leur codes postal et annoncez-leur en avance votre venue dans leur région.

Interagissez avec les abonnés mais ne les submergez pas, cela peut vite devenir désagréable. On considère généralement que deux mails par mois est une bonne cadence, mais à vous de trouver ce qui convient le mieux.

Il est bon, de temps en temps, de laisse filer une information à un groupe de fans en particulier, par exemples vos followers Twitter ou vos amis/fans Facebook. En faisant cela, vous pourrez tenter certains individus non-encore inscrits à vous rejoindre et ainsi à recevoir plus d’informations.

Faites aussi simple que possible

Qu’il s’agisse de votre stand de merch ou de votre page Facebook, rendez la navigation aisée pour vos fans. Ne semez pas d’embûches le chemin jusqu’à votre nouvel album, car cela aura pour effet de refroidir les acheteurs potentiels, qui se tourneront vers d’autres artistes à la place.

Le marché est plus que saturé en ce moment, donc la facilité et l’accessibilité vous feront sortir du lot. Voici comment rendre la vie facile à votre communauté :

- Soyez en mesure d’accepter, en plus du liquide, les paiements par carte de crédit à votre stand de merch, en utilisant Square ou un service équivalent.

- Créez une boutique en ligne et vendez votre musique et votre merchandising directement depuis votre site. Encouragez vos fans à acheter directement depuis celui-ci car c’est plus simple que l’argent va directement au groupe et pourra servir à financer des projets futurs.

- Pensez à rendre vote musique disponible sur iTunes, Amazon, eMusic en utilisant CD Baby ou Tunecore par exemple. Certains préfèrent passer par ces sites pour acheter leur musique car ils leur font davantage confiance et s’y sentent plus à l’aise.

Ceci dit,certains groupes ont réussi en rendant exprès leur musique difficile à trouver, ce qui peut s’avérer être une bonne idée si c’est ce que votre fanbase aime. Transformer la découverte musicale en expérience ludique, où les fans doivent trouver des indices et faire des recherches pour arriver à la “récompense” (un inédit, une édition limité etc.) est une manière amusante de fidéliser les internautes et de promouvoir votre album à venir.

DJ Shadow, par exemple a disséminé des vinyles de son dernier projet dans certains magasins de disques, au hasard partout en Europe, afin d’être découvert par des fouineurs chanceux mais ignorant le procédé. Attention cependant, si vos fans n’aiment pas trop ce genre de jeu de piste, cela peut les détourner de vous.

Donnez à vos fans un aperçu de votre univers

L’un des plus grand avantages, de même que l’un des pire désagréments inhérents aux réseaux sociaux et au net en général, c’est que vous pouvez jouer la transparence totale ou le mystère savamment entretenu comme cela vous chante. Si vos fans apprécient de vous voir monologuer sur des vidéos ou de vous entendre râler en concert, il s’agit d’excellentes occasions de montrer votre personnalité et de leur offrir une peu de l’intimité qu’ils cherchent à partager avec vous.

Si au contraire vos fans son intrigués par le mystère qui entoure votre vie , gardez vos distance et partagez seulement quelques détails ici et là. Leur curiosité demeurera et ils en voudront plus (rappelez-vous Gorillaz au début des années 2000).

Si vous n’avez aucune idée de ce que vos fans apprécient… eh bien demandez-leur ! Vous pouvez utiliser un service comme SurveyMonkey pour créer un court questionnaire, et demander les abonnés à votre mailing list d’y répondre pour vous aider à améliorer votre rapport à eux. Vous serez surpris de voir combien de personnes prendront une minute pour vous aider.

Dire merci ne suffit pas

Allez plus loin et remerciez vos fans avec quelque chose dont ils se souviendront, comme un titre gratuit, une bise, une poignée de main, une discussion ou une place de concert pour un concert à venir. Rien ne les oblige à vous soutenir, ils le font parce qu’ils aiment votre musique et parce qu’ils croient en vous. Un simple “merci” peut faire beaucoup, mais dépasser leurs attentes avec un peu plus que ça est une manière plus satisfaisante de leur rendre la pareille. Sans compter que c’est pour eux une expérience inoubliable qui peut déboucher sur une relation durable et plus personnelle.

Récompensez vos fans les plus fidèles

Et par “fidèles” je veux dire ceux qui sont là depuis le premier jour, qui viennent à vos concerts, qui sont là à vos répets, qui vous donnent leur avis et qui partagent votre musique avec d’autres. J’ai vu des groupes essayer un truc que j’aime bien, à savoir des “cartes de fidélité”. Par exemple, si un fan vient cinq fois vous voir en concert, et que sa carte est tamponnée autant de fois, il gagne un prix vraiment sympa, comme des places de concert gratuites, ou l’album avant sa sortie.

Si votre but est de faire carrière dans la musique, il est crucial de toujours penser à vos fans, et à ce que vous faites pour garder intact leur intérêt et pour leur donner envie de revenir vers vous. Les pistes ci-dessus devraient au moins vous donner un peu d’inspiration et vous permettre d’en trouver d’autres encore mieux !

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Cet article a été initialement publié sous le titre de :6 Simple Ways to Give Back to Your Fans

Traduction : Loic Dumoulin-Richet

Crédits Photo CC Flickr : ojkelly, arboreus, enders_shadow1, Libertinus

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